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Chapiter 18 — Un réformateur américain
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dissipé à la lumière émanant de ses pages sacrées. De quel éclat, de
quelle gloire je voyais briller la vérité ! Toutes les contradictions et
les inconséquences que j’avais auparavant rencontrées dans la Parole
s’étaient évanouies ; et quoiqu’elle renfermât encore bien des choses
dont je n’étais pas certain de posséder une juste intelligence, tant de
lumière avait jailli de ses pages pour dissiper les ténèbres de mon
entendement, que je trouvais dans l’étude de l’Ecriture des délices
insoupçonnées
” Il ajoutait :
“Sous la solennelle impression que les événements prédits par
les Ecritures devaient se produire dans un laps de temps aussi court,
je me demandai, non sans effroi, quels devoirs envers le monde
m’imposaient les lumières qui subjuguaient ma pensée
” Miller ne
put se défendre de la conviction que son devoir était d’en faire part
à d’autres. Il s’attendait à rencontrer de l’opposition de la part des
impies ; mais il était certain que tous les chrétiens se réjouiraient
à la pensée de contempler bientôt le Sauveur qu’ils professaient
aimer. Il craignait seulement que la perspective de la délivrance
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prochaine ne parût trop glorieuse et que plusieurs chrétiens ne se
donnassent pas la peine de sonder les Ecritures pour y asseoir leur
foi. Il hésita donc à en parler. De peur d’être dans l’erreur et d’y
entraîner ses semblables, il jugea prudent de revoir les preuves sur
lesquelles il avait étayé ses conclusions et de peser à nouveau toutes
les objections qui pourraient se présenter à son esprit. A la lumière
de la Parole de Dieu, il vit ces objections se dissiper comme la
brume matinale devant les rayons du soleil. Cinq années d’études le
laissèrent absolument convaincu de l’exactitude de ses conclusions.
Et de nouveau, le devoir de faire connaître à d’autres ce qui lui
paraissait clairement enseigné par la Bible se présenta vivement
devant lui.
“Quand je vaquais à mes occupations, écrit-il, j’entendais une
voix me répéter sans cesse : “Avertis le monde du danger qu’il court.”
Ce passage me revenait constamment à la mémoire : “Quand je dis
au méchant : Méchant, tu mourras ! si tu ne parles pas pour détourner
le méchant de sa voie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je
te redemanderai son sang. Mais si tu avertis le méchant pour le
1. Bliss, ouv. cité, p. 76, 77.
2. Bliss, ouv. cité, p. 81.