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La Tragédie des Siècles
m’y consacrai avec délices. Convaincu qu’on ne m’avait jamais fait
contempler la moitié de sa beauté et de sa gloire, je me demandais
avec étonnement comment j’avais pu la rejeter. J’y trouvai la satis-
faction de toutes les aspirations de mon cœur et un remède à toutes
les maladies de mon âme. Perdant le goût de toute autre lecture, je
m’appliquai désormais à rechercher en Dieu la sagesse dont mon
cœur avait besoin
Miller fit une profession publique de sa foi en une religion qu’il
avait méprisée. Ses amis incrédules ne se firent pas faute de lui ser-
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vir tous les arguments qu’il avait lui-même souvent avancés contre
l’autorité des saintes Ecritures. Ne se trouvant pas alors en état de
les réfuter, il se dit que si ce Livre est une révélation divine, il doit
s’expliquer lui-même et être adapté à l’intelligence de l’homme. En
conséquence, il prit la résolution de l’étudier par lui-même et de s’as-
surer si ces contradictions étaient réelles ou seulement apparentes.
S’efforçant d’abandonner toute idée préconçue et se passant de
commentaires, il se mit à comparer les textes entre eux à l’aide des
références marginales et d’une “concordance”. Commençant par
la Genèse, il poursuivit méthodiquement cette étude, verset après
verset, ne quittant un passage qu’après en avoir clairement saisi le
sens. Quand un point lui paraissait obscur, il le comparait avec tous
les passages pouvant avoir quelque rapport avec le sujet, mais en
laissant à chaque mot son sens propre. Dès que son interprétation
concordait avec tous les autres passages, il considérait la difficulté
comme résolue. C’est ainsi qu’en présence d’un texte difficile à
comprendre, il en trouvait l’intelligence dans un autre. A mesure
qu’il avançait dans son étude, en demandant à Dieu avec ferveur
de lui accorder sa lumière, il constatait la véracité de cette parole
du psalmiste : “La révélation de tes paroles éclaire ; elle donne de
l’intelligence aux simples
L’intérêt de Miller s’accrut encore quand il aborda l’étude des
livres de Daniel et de l’Apocalypse. En leur appliquant les mêmes
principes d’interprétation qu’aux autres livres de l’Ecriture, il ne
tarda pas à découvrir, à sa grande joie, que les symboles prophé-
tiques étaient intelligibles. Il vit que les prophéties s’accomplissaient
1. S. Bliss,
Memoirs of William Miller, 65-67
.
1.
Psaumes 119 :130
.