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L’homme de la situation
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à l’extrémité du ciel, de là je vous rassemblerai et je vous ramènerai
dans le lieu que j’ai choisi pour y faire résider mon nom
” Cette
promesse avait été faite à Israël, au nom du Seigneur, par Moïse,
avant qu’il s’établisse en Canaan, et elle attendait depuis des siècles
son accomplissement. Le peuple de Dieu était maintenant revenu à
l’Eternel, le cœur plein de repentance et de foi ; la promesse divine
s’accomplirait certainement.
Néhémie avait souvent prié Dieu en faveur de son peuple ; mais
maintenant, alors qu’il le suppliait, une sainte pensée germait dans
son esprit. S’il obtenait le consentement du roi et l’aide nécessaire
pour se procurer les matériaux dont il avait besoin, il se chargerait
lui-même de restaurer les murs de Jérusalem et de redonner à Israël
sa puissance nationale. Il demanda au Seigneur de l’aider à trouver
grâce aux yeux du roi, afin de pouvoir mener à bien sa tâche. “Donne
aujourd’hui du succès à ton serviteur, dit-il, et fais-lui trouver grâce
devant cet homme !”
Néhémie attendit quatre mois le moment favorable pour présenter
au roi sa requête. Bien que son cœur fût pendant ce temps alourdi
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de tristesse, il s’efforça de paraître joyeux en présence du monarque.
Dans les salles somptueuses et imposantes du palais, tous devaient
avoir l’air heureux. Nul ennui ne devait paraître sur le visage des
serviteurs royaux. Mais dans ses heures de solitude, loin des regards
indiscrets, Néhémie était vu de Dieu et des anges qui entendaient
ses prières, ses confessions, ses larmes.
Toutefois la douleur du patriote hébreu ne pouvait demeurer
longtemps secrète. Ses nuits d’insomnie, ses jours d’inquiétude
laissaient des traces sur son visage. Le roi, inquiet au sujet de sa
sécurité personnelle, avait l’habitude de lire sur les physionomies et
de pénétrer les artifices. Il devina qu’un chagrin secret tourmentait
son échanson. “Pourquoi as-tu mauvais visage ? lui demanda-t-il. Tu
n’es pourtant pas malade ; ce ne peut être qu’un chagrin de cœur.”
Cette question remplit Néhémie de crainte. Le roi ne serait-il
pas furieux d’apprendre que les pensées du courtisan, engagé à son
service, étaient bien loin de là, auprès de ses frères affligés ? Sa vie
n’était-elle pas en danger ? Le projet qui lui était cher au sujet de la
restauration de Jérusalem allait-il échouer ?
1.
Néhémie 1 :9
; voir
Deutéronome 4 :29-31