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Prophètes et Rois
déchaînées par son imprudence. Mais Salomon avait commencé à
perdre de vue la source d’où lui venaient sa puissance et sa gloire.
Alors que ses penchants triomphaient de sa raison, sa confiance en
lui-même grandissait, et il cherchait à accomplir les desseins de Dieu
selon ses propres vues. Il pensait que, par des traités politiques et
commerciaux avec les pays voisins, il ferait connaître à ceux-ci le
vrai Dieu. Il contracta donc des alliances avec plusieurs nations.
Ces alliances étaient souvent scellées par des mariages avec des
princesses païennes. Il ne tenait aucun compte des commandements
divins relatifs aux coutumes des peuples étrangers.
Salomon se flattait de pouvoir, par sa sagesse et son exemple,
détourner ses femmes de l’idolâtrie, et les amener au culte du Très-
Haut. Il pensait aussi que les alliances contractées avec les pays
voisins rapprocheraient ceux-ci d’Israël. Mais quel vain espoir !
L’erreur commise par Salomon, en se jugeant assez fort pour résister
aux influences païennes de ses alliés, lui fut fatale. Fatale aussi
l’illusion lui faisant croire que les étrangers révéreraient les préceptes
sacrés et les suivraient alors qu’il les méprisait lui-même.
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Les alliances et les traités commerciaux contractés par le roi avec
les nations païennes lui valurent la gloire, l’honneur et les richesses
de ce monde. Il put se procurer ainsi en très grande quantité de l’or
d’Ophir et de l’argent de Tarsis. “Le roi rendit l’argent et l’or aussi
communs à Jérusalem que les pierres, et les cèdres aussi communs
que les sycomores qui croissent dans la plaine
” La richesse, et
avec elle son cortège de tentations, grandissait parmi le peuple, mais
l’or pur du caractère était terni et altéré.
L’apostasie de Salomon fut si graduelle qu’avant qu’il ait pu
s’en rendre compte il s’était déjà éloigné de Dieu. Insensiblement,
il perdit confiance dans la direction divine et les bénédictions qui
en découlent pour ne compter que sur lui-même. Il refusa peu à
peu d’accorder au Seigneur cette obéissance fidèle qui devait faire
d’Israël un peuple particulier, et il se conforma de plus en plus aux
coutumes des nations voisines. Il céda aux tentations inhérentes à
ses succès et à son rang élevé, et il oublia la source de sa prospérité.
Il mit son ambition à surpasser en puissance et en grandeur les autres
pays, ce qui l’incita à employer pour des buts égoïstes les dons du
7.
2 Chroniques 1 :15