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Orgueil dans la prospérité
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ciel qu’il avait jusqu’alors mis au service de Dieu. L’argent qui aurait
dû être consacré aux indigents, ou à la diffusion des principes d’une
vie sainte dans le monde, fut englouti par des projets égoïstes et
ambitieux.
Hanté par le désir de surpasser les autres nations par le faste
de sa cour, le roi ne vit plus la nécessité de cultiver la beauté et
la perfection du caractère. En cherchant à faire valoir sa propre
gloire aux yeux du monde, il vendit son honneur et son intégrité.
Les sommes énormes acquises par le commerce avec de nombreux
pays furent majorées de lourdes taxes. Ainsi l’orgueil, l’ambition,
la prodigalité et le plaisir amenèrent la cruauté et l’exaction. La
conscience, la modération qui avaient caractérisé les rapports du roi
avec son peuple, pendant la première partie de son règne, avaient
maintenant disparu. Celui qui avait été le plus généreux et le plus
avisé des monarques s’était transformé en tyran.
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Ce roi, jadis compatissant, qui faisait régner la crainte de Dieu
parmi son peuple, devint un despote, un potentat. Il leva impôts sur
impôts, afin de pouvoir entretenir le luxe de sa maison. Le peuple
commença à murmurer. Le respect et l’admiration qu’on lui avait
témoignés se transformèrent en mépris et en aversion. Pour les mettre
en garde contre la tentation de placer leur confiance dans le bras de
la chair, le Seigneur avait averti ceux qui étaient appelés à régner
sur Israël de ne pas avoir une trop grande quantité de chevaux. Mais
Salomon ne tint aucun compte de cette recommandation. Le récit
sacré nous dit : “C’était de l’Egypte que Salomon tirait ses chevaux ;
une caravane de marchands du roi les allait chercher par troupes à
un prix fixe.” C’était de “l’Egypte et de tous les pays que l’on tirait
des chevaux pour Salomon”. “Salomon rassembla des chars et de
la cavalerie ; il avait quatorze cents chars et douze mille cavaliers,
qu’il plaça dans les villes où il tenait ses chars et à Jérusalem près
du roi
Salomon considérait de plus en plus le faste, le plaisir et les les
faveurs du monde comme des signes de grandeur. Des femmes sédui-
santes et belles furent amenées d’Egypte, de Phénicie, d’Edom, de
Moab et d’ailleurs. Elles se comptaient par centaines. Leur religion
consistait à adorer des idoles, et on leur avait enseigné à pratiquer
8.
2 Chroniques 1 :16 ; 9 :28
;
1 Rois 10 :26