Un malheur à Tsiklag
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Pleine de joie, l’armée de David retourna chez elle. En rejoi-
gnant leurs compagnons restés en arrière, les plus égoïstes et les plus
turbulents d’entre eux prétendirent que ceux qui n’avaient pas pris
part à la bataille ne pourraient participer aux dépouilles ; qu’il devait
leur suffire de recouvrer chacun sa femme et ses enfants. David ne
sanctionna pas cette proposition. “N’en usez pas ainsi, mes frères,
avec ce que l’Éternel nous a donné, dit-il. La part de ceux qui des-
cendent au combat et la part de ceux qui gardent les bagages doivent
être égales ; ils partageront entre eux.” Ainsi fut fait. Plus tard, ce
fut en Israël une loi que tous ceux qui participaient à une campagne
militaire devaient avoir leur part des dépouilles tout comme ceux
qui avaient directement été mêlés au combat.
Outre qu’ils rentrèrent en possession de tout le butin emporté de
Tsiklag, David et ses gens capturèrent de nombreux troupeaux de
bêtes à cornes et de menu bétail appartenant aux Amalécites. Ceux
qui marchaient en tête disaient : “Voici le troupeau de David.” De
retour à Tsiklag, celui-ci en envoya des présents aux anciens de Juda,
sa tribu. Dans cette distribution, il eut soin de se rappeler tous ceux
qui l’avaient accueilli quand il fuyait de lieu en lieu pour sauver sa
vie. Ainsi furent récompensés les actes de bonté et de sympathie qui
lui avaient été si précieux.
A Tsiklag, chacun se mit immédiatement en devoir de réparer sa
demeure en ruines, tout en attendant, avec une vive inquiétude, des
nouvelles de la grande bataille entre Hébreux et Philistins.
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“Le troisième jour, on vit paraître un homme qui revenait du
camp de Saül, les habits déchirés et la tête couverte de poussière
”
On l’amena immédiatement auprès de David devant qui “il se jeta
contre terre et se prosterna”, et à qui il annonça la défaite de Saül,
sa mort et celle de Jonathan. Supposant que David devait ressentir
de l’amertume à l’égard de son implacable persécuteur, et pensant
s’attirer des honneurs, le fugitif jugea utile de se donner faussement
pour l’exécuteur du roi. Il raconta avec emphase qu’il avait vu, durant
le combat, le roi d’Israël entouré d’ennemis, et que, sur sa demande, il
l’avait mis à mort. Il comptait fermement que ces nouvelles seraient
accueillies avec joie et que sa récompense serait belle. Il apportait le
* .
2 Samuel 1 :2-16