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Patriarches et Prophètes
récit du pillage de Tsiklag et consent, à condition d’avoir la vie sauve
et de n’être pas livré à son maître, à conduire la troupe de David au
camp des ravisseurs.
Quand elle arrive en vue de leur campement, elle se trouve en
face d’une scène de liesse. “Les Amalécites étaient répandus sur
toute la contrée, mangeant, buvant et se livrant à des réjouissances,
à cause de l’immense butin qu’ils avaient emporté du pays des
Philistins et du pays de Juda.” David ordonne une attaque immédiate,
et sa troupe fonce furieusement sur sa proie. Pris à l’improviste, les
Amalécites sont dans un complet désarroi. La bataille se poursuit
toute la nuit et tout le jour suivant. Presque toute l’armée ennemie
est mise en pièces. Seul, un détachement de quatre cents hommes
montés sur des chameaux réussit à s’échapper. La parole du Seigneur
se vérifia. “David reprit tout ce que les Amalécites avaient enlevé. Il
délivra aussi ses deux femmes. Il ne manqua personne, ni petit, ni
grand, ni fils, ni fille, ni aucune partie du butin, rien de ce que les
Amalécites avaient pris : David ramena tout.”
Chaque fois que David avait envahi le territoire des Amalécites,
il avait fait passer au fil de l’épée tous les habitants qui étaient
tombés entre ses mains. N’eût été la puissance de Dieu opérant à
fin contraire, les Amalécites, usant de représailles, auraient fait périr
tous les habitants de Tsiklag. Mais ils avaient décidé d’épargner les
captifs afin de rehausser la gloire de leur triomphe, se réservant de les
vendre ensuite comme esclaves. Sans le savoir, ils accomplissaient
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le dessein de Dieu. Les femmes purent être rendues, saines et sauves,
à leurs maris et les enfants à leurs pères.
Toutes les puissances terrestres sont soumises au pouvoir de
l’Être suprême. Au dominateur le plus superbe, à l’oppresseur le
plus cruel, il dit :
Tu viendras jusqu’ici,
Et tu n’iras pas plus loin,
Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots
!
La puissance divine est constamment à l’œuvre pour neutraliser
les forces du mal. Elle besogne sans cesse parmi les hommes, non
pour détruire, mais pour corriger et conserver.
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Job 38 :11
, Lausanne