Page 637 - Patriarches et Proph

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Un malheur à Tsiklag
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de foi en se réfugiant chez les Philistins ! Il put se convaincre du
peu de sécurité que l’on trouve chez les ennemis de Dieu et de son
peuple. Ses hommes eux-mêmes l’accusèrent d’être la cause de ce
malheur. Il avait provoqué la colère des Amalécites, puis, aveuglé
par sa confiance en ses ennemis, quitté sa ville sans y laisser de
garnison. Fous de douleur et de rage, ses soldats étaient prêts à tout.
Ils parlaient même de le lapider.
Pour David, le secours humain avait disparu. Ce qui lui était le
plus cher sur la terre avait été emporté. Saül l’avait chassé de sa
patrie ; les Philistins l’avaient rejeté. Les Amalécites avaient pillé
sa ville ; ses femmes et ses enfants avaient été faits prisonniers ; et
ses amis intimes, dressés contre lui, songeaient à le mettre à mort !
Dans cette extrémité, au lieu de s’arrêter aux circonstances de la
scène déchirante qui l’entoure, David “trouve sa force en l’Éternel,
son Dieu”. Il repasse dans sa mémoire sa vie mouvementée. Dieu
l’a-t-il jamais abandonné ? Maints souvenirs des faveurs divines
viennent alors l’encourager. Tandis que ses compagnons aggravent
leur souffrance par leur fureur et leur emportement, l’homme de
Dieu, dont la douleur est plus vive encore, demeure calme, en se
répétant cette parole d’un de ses cantiques :
Au jour d’alarmes,
Je me confierai en toi
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S’il n’aperçoit pas l’issue de cette impasse, Dieu la voit et la lui
montrera. Faisant chercher Abiathar, le prêtre, il “consulte [par lui]
l’Éternel et lui dit : Dois-je poursuivre cette troupe ? L’atteindrai-je ?
L’Éternel lui répondit : Mets-toi à sa poursuite ; certainement tu
l’atteindras et tu délivreras les captifs
A l’ouïe de cette réponse, le tumulte de la douleur et de la colère
s’apaise, et David, suivi de ses guerriers, se met immédiatement à la
poursuite des pillards. Leur marche est si rapide que, parvenus au
torrent de Bésor qui se jette dans la Méditerranée près de Gaza, deux
cents d’entre eux, épuisés, ne peuvent plus continuer. On rencontre
bientôt un homme qui paraît mourant de fatigue et de faim. Après
avoir mangé et bu, il raconte que son maître, un Amalécite faisant
partie des maraudeurs, l’a abandonné à son sort. Il fait ensuite le
* .
Psaumes 56 :4
* .
1 Samuel 30 :8