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Patriarches et Prophètes
douillets et les indolents. Les hommes qui furent choisis plaçaient
le devoir avant le confort. Ce n’étaient pas seulement des hommes
de courage et de sang-froid, mais aussi des hommes de foi. Purs
de toute souillure idolâtre, ils seront soutenus d’en haut et, par eux,
Israël sera sauvé. Le succès ne dépend pas du nombre, mais du
caractère. Dieu délivre par quelques hommes aussi bien que par une
grande armée.
Les Israélites campèrent au sommet d’une colline dominant la
vallée occupée par les envahisseurs. “Or les Madianites, les Ama-
lécites et tous les fils de l’Orient étaient répandus dans la vallée
aussi nombreux que des sauterelles, et leurs chameaux étaient in-
nombrables comme le sable qui est sur le bord de la mer
” Devant
cette multitude et en songeant à la lutte qui va s’engager le lende-
main, Gédéon sent son cœur se glacer. Mais pendant la nuit Dieu
l’invite à se rendre, avec Pura son écuyer, au camp des Madianites
où il entendra des choses qui seront de nature à l’encourager. Arri-
vés là, les deux Israélites écoutent un soldat ennemi raconter à son
compagnon un songe qu’il venait de faire. “Voici, j’ai fait un songe,
disait-il. Je voyais un gâteau de pain d’orge rouler dans le camp
des Madianites : il roula jusqu’à la tente, la heurta et la fit tomber.”
La réponse de son compagnon remua profondément ceux qui les
écoutaient : “Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon, fils de
Joas, homme d’Israël. Dieu a livré les Madianites et tout le camp
entre ses mains.” Reconnaissant la voix de Dieu dans l’entretien des
deux Madianites, Gédéon retourne vers sa poignée d’hommes et leur
dit : “Levez-vous ; car l’Éternel a livré entre vos mains le camp de
Madian.”
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Il mit immédiatement à exécution un plan d’attaque qui lui avait
été divinement suggéré, et il divisa ses hommes en trois compagnies.
Après avoir remis à chacun d’eux une trompette et une torche cachée
dans une cruche, il disposa les trois escouades de façon à aborder le
camp ennemi de différents côtés. Au milieu du silence de la nuit, à un
signal donné par le cor de Gédéon, les trois compagnies se mettent
à sonner de la trompette ; puis, brisant leurs cruches et brandissant
leurs torches enflammées, les trois cents hommes se précipitent sur
* .
Juges 7 :12