Page 513 - Patriarches et Proph

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Les premiers juges
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vous a planté une vigne, et n’en a pas encore cueilli les fruits, qu’il
s’en aille et retourne chez lui, de peur qu’il ne meure dans la bataille,
et qu’un autre n’en recueille les fruits. Si quelqu’un s’est fiancé
avec une femme, et ne l’a pas encore épousée, qu’il s’en aille et
retourne chez lui, de peur qu’il ne meure dans la bataille, et qu’un
autre ne l’épouse.” Les officiers devaient ajouter : “S’il est ici un
homme qui ait peur et qui sente son cœur faiblir, qu’il s’en aille et
qu’il retourne chez lui, de peur que le cœur de ses frères ne vienne à
défaillir comme le sien
En raison du nombre infime de ses hommes comparés à l’armée
ennemie, Gédéon avait omis la proclamation usuelle. Quel ne fut pas
son étonnement, quand il entendit que son armée était trop considé-
rable ! Dans le cœur de ces soldats, Dieu lisait à la fois de l’orgueil
et un manque de foi. Remués par les émouvants appels de Gédéon,
ils s’étaient promptement enrôlés ; mais en voyant la multitude des
Madianites, ils avaient été saisis de frayeur. Et cependant, en cas
de triomphe, ces mêmes hommes se seraient attribués la gloire qui
revenait à Dieu.
Gédéon obéit à la parole de l’Éternel, mais le cœur lui manqua
en voyant vingt-deux mille hommes, soit plus des deux tiers de son
armée, le quitter pour rentrer à la maison. “L’Éternel dit à Gédéon : le
peuple est encore trop nombreux ; fais-le descendre au bord de l’eau,
et là j’en ferai le triage. Celui que je désignerai pour aller avec toi te
suivra et celui que je ne désignerai pas restera.” La petite armée, qui
s’attendait à passer immédiatement à l’attaque, fut conduite au bord
de l’eau. Quelques hommes se baissèrent, prirent lestement un peu
d’eau dans leur main et la portèrent à leurs lèvres, tout en continuant
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leur marche. Tout le reste de la troupe mit genou en terre pour boire
à longs traits dans la rivière. Ceux qui s’étaient contentés de prendre
un peu d’eau avec la main étaient au nombre de trois cents. Ce sont
ceux-là qui furent choisis. Tous les autres reçurent la permission de
s’en aller.
Les moyens les plus simples servent souvent à éprouver les
caractères. Les hommes qui, à cette heure de péril, avaient été si
prompts à se désaltérer, n’étaient pas de ceux auxquels on pouvait
se confier. Dans l’œuvre de Dieu, il n’est pas de place pour les
* .
Deutéronome 20 :5-8