Page 515 - Patriarches et Proph

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Les premiers juges
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l’ennemi en poussant ce cri terrible : “L’épée de l’Éternel et de
Gédéon !”
L’armée de Madian qui dormait se réveille brusquement et se
voit de tous côtés entourée de torches flamboyantes, tandis que
retentit le son de la trompette et le cri strident des assaillants. Prise
de panique, elle se croit aux prises avec des troupes innombrables et
fuit en tous sens, en poussant des cris d’épouvante. Prenant, dans leur
affolement, leurs propres compagnons d’armes pour des ennemis,
les Madianites s’entre-tuent.
La nouvelle de la victoire se répand, et des milliers de guerriers
israélites congédiés reviennent et se joignent à leurs frères dans
la poursuite de l’ennemi. Celui-ci se dirige en toute hâte vers le
Jourdain, pour regagner son pays sur la rive opposée. Mais des
messagers envoyés par Gédéon pressent les hommes d’Éphraïm
d’intercepter le passage des gués méridionaux. Pendant ce temps,
les trois cents hommes, exténués mais indomptables, se mettent à
la poursuite de ceux qui ont gagné l’autre rive. Parmi ceux-ci, Oreb
et Zéeb, les chefs de l’invasion, sont rejoints, faits prisonniers et
mis à mort, tandis que les quinze mille hommes de troupe qui les
accompagnent sont complètement dispersés.
Au cours de cette grande défaite, les envahisseurs n’avaient
pas perdu moins de cent vingt mille hommes. La puissance de
Madian fut à tel point anéantie que cette nation ne fut plus jamais à
même de faire la guerre à Israël. La nouvelle que le Dieu d’Israël
avait de nouveau combattu pour son peuple se répandit comme
l’éclair. Une terreur panique s’empara des nations environnantes
quand elles apprirent comment Israël avait triomphé d’un peuple
aussi redoutable.
L’homme dont Dieu s’était servi pour accomplir cette délivrance
n’occupait aucune situation importante en Israël. Ni gouverneur, ni
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prêtre, ni Lévite, il se considérait lui-même comme le plus humble
de la maison de son père. Mais il était courageux, intègre, se défiant
de ses propres forces et disposé à suivre les directives du Seigneur.
Les meilleurs serviteurs de Dieu ne sont pas ceux qui possèdent
les plus grands talents, mais ceux qui, convaincus de leur propre
insuffisance, s’appuient totalement sur lui. Lorsqu’ils unissent leur