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Patriarches et Prophètes
Mais cette fois ce furent elles qui souffrirent les premières. Les
Amalécites, qui habitaient au sud de Canaan, comme les Madianites,
à l’est, étaient depuis toujours les ennemis implacables d’Israël. Le
second de ces deux peuples avait été à peu près détruit sous Moïse.
Mais depuis lors, il s’était considérablement accru et fortifié. Altéré
de vengeance, il pensa que le moment était arrivé d’assouvir sa haine
contre Israël. Dieu ayant retiré sa protection, tout le pays, aussi bien
que les tribus à l’est du Jourdain, souffrirent de leurs déprédations.
Ces farouches habitants du désert envahissaient Israël “comme une
nuée de sauterelles
. Accompagnés de leurs troupeaux comme un
fléau dévastateur, ils se répandaient sur toute la surface du pays,
depuis le Jourdain jusqu’à la plaine des Philistins.
Aussitôt que les moissons commençaient à blanchir, ils inon-
daient le pays, cueillaient les fruits, ravageaient les champs, pillaient
et maltraitaient les habitants. Puis ils retournaient dans leurs déserts.
Les Israélites habitant la campagne abandonnaient leurs maisons et
se réfugiaient dans les villes fortifiées, les forteresses, les cavernes
des montagnes et jusque dans les rochers inaccessibles. Cette op-
pression durait depuis sept ans lorsque enfin, dans sa détresse, le
peuple reconnut et confessa son péché. Alors le Seigneur lui suscita
un libérateur.
Parmi les nombreux clans de la tribu de Manassé, un des plus
pauvres était celui qui descendait d’Abiézer, fils de Galaad, dont
l’une des familles, celle de Joas, jouait un rôle considérable. La
bravoure de ses fils leur avait valu la réputation d’avoir “chacun
la taille d’un fils de roi
. Sauf un, tous avaient perdu la vie dans
des combats contre les Madianites, et le dernier survivant, Gédéon,
s’était rendu redoutable aux envahisseurs. C’est à lui que Dieu fit
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appel pour délivrer son peuple. Pour battre une petite quantité de blé
qui avait échappé aux pillards, il s’était retiré auprès du pressoir, où
il ne risquait pas d’être aperçu, la vendange étant encore éloignée.
Alors que, silencieux et solitaire, il se livre à cette besogne,
Gédéon réfléchit à la triste situation de son peuple et se demande
comment le joug de l’oppresseur pourrait bien être brisé. Soudain,
“l’ange de l’Éternel lui apparut et lui dit : Vaillant guerrier, l’Éternel
* .
Juges 6 :5
* .
Juges 8 :18