Page 477 - Patriarches et Proph

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Le partage de Canaan
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“Quand on eut achevé de partager le pays”, et que chaque tribu
eut reçu son héritage, Josué demanda aussi son lot. Comme Caleb,
il bénéficiait d’une promesse spéciale ; mais il ne demanda pas un
vaste territoire : il se contenta d’une seule ville. “Ils lui donnèrent la
ville qu’il demanda. ... Il rebâtit la ville et y habita
” Le nom qu’il
lui donna fut Timnath-Sérach, qui signifie : “portion de reste”, et qui
devait perpétuer le souvenir du caractère noble et désintéressé du
conquérant hébreu. Celui-ci, loin de prendre le premier sa part du
butin, attendit que les plus humbles du peuple eussent été servis.
Parmi les villes assignées aux Lévites, on en choisit six — trois
de chaque côté du Jourdain — comme cités de refuge où un meurtrier
pût mettre sa vie à l’abri. Moïse avait ordonné la mise à part de ces
villes, “où pourra se retirer le meurtrier qui aura tué quelqu’un par
mégarde”. “Ces villes, disait-il, vous serviront de refuge contre le
vengeur du sang, afin que le meurtrier ne soit point mis à mort
avant d’avoir comparu en jugement devant l’assemblée
” Cette
disposition miséricordieuse était rendue nécessaire par l’ancienne
coutume de la vengeance privée, en vertu de laquelle le châtiment
d’un meurtrier incombait au plus proche parent ou au premier héritier
de la victime. Dieu ne jugeant pas à propos d’abolir cette coutume
à ce moment-là, il fournit ainsi un moyen de sûreté personnelle à
ceux qui, dans l’avenir, deviendraient homicides involontaires. Dans
les cas où le mobile du meurtre était clair, on ne jugeait pas qu’il fût
nécessaire d’attendre la décision du magistrat. Le vengeur du sang
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pouvait poursuivre l’agresseur et le mettre à mort où qu’il le trouvât.
Les villes de refuge étaient à une demi-journée de marche de
tous les coins du pays. Les routes qui y conduisaient devaient être
maintenues en bon état. Au long du parcours, afin d’éviter toute perte
de temps au fugitif, on devait placer des poteaux indicateurs portant
en gros caractères l’inscription “Refuge”. Chacun pouvait profiter
de ces mesures de sécurité, qu’il fût hébreu, étranger de passage ou
étranger en séjour. Si l’innocent ne devait pas être mis à mort bru-
talement, le coupable, d’autre part, ne pouvait échapper à son juste
châtiment. Le cas de l’inculpé devait être examiné impartialement
par les autorités compétentes, et il ne jouissait de la protection de la
* .
Josué 19 :49, 50
* .
Nombres 35 :11, 12