Page 459 - Patriarches et Proph

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La prise de Jéricho
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là, il y a eu celui de Lucifer, “le fils de l’aurore”, qui perdit à jamais
la gloire et la félicité du ciel pour avoir convoité une plus haute
position. Et malgré tous ces exemples, la convoitise abonde.
Sa trace visqueuse se retrouve partout. Elle crée le méconten-
tement et la dissension dans les familles. Chez le pauvre, elle fait
naître l’envie et la haine contre le riche, et chez le riche elle provoque
l’oppression spoliatrice du pauvre. Ce mal n’existe pas seulement
dans le monde, mais dans l’Église, où il est fréquent de rencontrer
l’égoïsme, l’avarice, la rapacité, l’indifférence vis-à-vis des indigents
et la frustration de Dieu “dans les dîmes et dans les offrandes”. Que
d’Acans, hélas ! parmi les membres considérés des Églises !
Combien d’hommes se rendent gravement à l’église et s’ap-
prochent de la table du Seigneur, en recelant parmi leurs biens des
gains illicites et des choses que Dieu a maudites ? Pour “un beau
manteau de Sinéar”, des multitudes de gens sacrifient l’approbation
de leur conscience et leur espoir de la vie éternelle. Des multitudes
troquent leur probité et leur utilité en ce monde contre quelque
“cent sicles d’argent”. Les cris de l’humanité souffrante restent sans
écho. La propagation de l’Évangile est arrêtée dans sa marche. Ces
exemples, qui donnent un démenti au christianisme, servent de points
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de mire aux sarcasmes des mondains. Et l’avare “chrétien” continue
à accumuler ses trésors. Mais “l’homme peut-il tromper Dieu
?”
Le péché d’Acan avait fait courir un grand péril à toute la na-
tion. Aujourd’hui encore, la faute d’un seul homme peut attirer sur
l’Église le déplaisir de Dieu, qui pèsera sur elle jusqu’à ce que le
mal ait été découvert et banni de son sein. Les plus grands maux qui
menacent l’Église ne viennent pas de ses ennemis déclarés, des in-
crédules et des blasphémateurs, mais bien de ses membres indignes.
Ce sont eux qui la privent de la bénédiction du Dieu d’Israël.
Quand l’Église passe par la tribulation, quand sa froideur et sa
médiocrité font la joie de ses ennemis, le moment est venu, non de
croiser les bras et de se lamenter, mais de se demander s’il n’y a pas
un Acan dans le troupeau. Que chacun, dans un esprit d’humiliation,
fasse un retour sur lui-même et se mette à rechercher quels sont les
péchés secrets qui éloignent la présence de Dieu.
* .
Malachie 3 :8