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Patriarches et Prophètes
Ce n’était cependant pas sans de vives appréhensions et sans
défiance de lui-même qu’il entreprenait la tâche qui était devant lui.
Ses craintes se dissipèrent à l’ouïe des paroles encourageantes que
Dieu lui adressa : “Je serai avec toi comme j’ai été avec Moïse. Je ne
te laisserai point ; je ne t’abandonnerai point. ... C’est toi qui mettras
ce peuple en possession du pays que j’ai juré à leurs pères de leur
donner. ... Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le
donne
” C’était tout le territoire qui s’étendait depuis la “grande
Mer”, la Méditerranée, jusqu’aux montagnes du Liban et aux rives
de l’Euphrate.
A ces promesses étaient ajoutées les recommandations sui-
vantes : “Sois ferme, aie bon courage et prends soin d’agir confor-
mément à toute la loi que Moïse, mon serviteur, t’a prescrite. ... Aie
toujours à la bouche ce livre de la loi ; médite-le jour et nuit ; aie soin
d’agir conformément à tout ce qui y est écrit ; car alors tu réussiras
dans tes entreprises et tu seras heureux.”
Les Israélites étaient encore campés sur la rive orientale du
Jourdain, qui constituait le premier obstacle à la conquête, quand
Josué reçut l’ordre suivant : “Lève-toi, passe le Jourdain, toi et tout
ce peuple, pour entrer dans le pays que je donne aux enfants d’Israël.”
A cet ordre, aucune instruction n’était ajoutée quant à la manière
de franchir le fleuve. Mais Josué savait que les ordres de Dieu
renfermaient en eux-mêmes la possibilité de les exécuter. Fort de
cette certitude, l’intrépide guerrier s’occupa immédiatement des
préparatifs de la conquête.
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A quelques kilomètres de la rive opposée, en face du lieu où
Israël avait campé, se trouvait la puissante ville de Jéricho. Entou-
rée de hautes murailles, cette cité, qui était la clé de tout le pays,
constituait une barrière formidable. Par prudence, Josué chargea
deux jeunes gens d’aller espionner la ville pour se rendre compte de
sa population, de ses ressources et de la force de ses fortifications.
L’entreprise était très dangereuse, eu égard à la méfiance et à l’in-
quiétude de ses habitants, jour et nuit sur le qui-vive. Une femme,
nommée Rahab, qui les protégea au péril de sa vie, reçut d’eux, en
retour de ses bontés, la promesse d’avoir la vie sauve lors de la prise
de la ville.
* .
Voir
Josué 1-4