Chapitre 44 — Le passage du Jourdain
            
            
              Profondément affligés du décès de leur chef, les Israélites por-
            
            
              tèrent le deuil trente jours. Moïse était mort, mais non son œuvre.
            
            
              Elle devait se perpétuer dans le souvenir de ses compatriotes. La
            
            
              mémoire de cette vie sainte, désintéressée, serait longtemps chérie
            
            
              et exercerait une influence persuasive et silencieuse dans les cœurs
            
            
              de ceux-là même qui avaient négligé d’en profiter. Ce n’est qu’après
            
            
              sa mort qu’ils se rendirent réellement compte de la valeur de ses
            
            
              sages conseils, de sa paternelle tendresse et de sa foi inébranlable.
            
            
              Ils se souvinrent avec reconnaissance des précieux enseignements
            
            
              qu’il leur avait donnés. Semblable au soleil couchant qui dore en-
            
            
              core les monts longtemps après avoir disparu, la vie des hommes
            
            
              purs et saints continue d’éclairer le monde après qu’ils l’ont quitté.
            
            
              Le souvenir de leurs œuvres, de leurs paroles et de leur exemple
            
            
              demeure. “La mémoire du juste vit éternellement
            
            
            
            
              ”
            
            
              Quoique attristé par la perte de Moïse, Israël ne se sentit pas
            
            
              abandonné. La colonne de nuée et la colonne de feu qui planaient
            
            
              sur le tabernacle l’assuraient que s’il marchait dans la voie de ses
            
            
              commandements, Dieu continuerait d’être son guide et son défen-
            
            
              seur.
            
            
              [464]
            
            
              Josué, le nouveau conducteur attitré de la nation, était connu
            
            
              comme un guerrier courageux, résolu, persévérant, prompt et incor-
            
            
              ruptible. Paternel envers ceux qui lui étaient confiés, il était animé
            
            
              d’une piété vivante. Ces vertus et ces talents allaient être tout particu-
            
            
              lièrement appréciés par les Hébreux à cette période de leur histoire.
            
            
              Durant le séjour au désert, il avait servi Moïse en qualité de premier
            
            
              ministre. Par sa simplicité, sa modestie, sa fermeté quand d’autres
            
            
              fléchissaient, par son courage dans le danger, il avait prouvé, bien
            
            
              avant d’être appelé à cette charge, qu’il possédait les qualités né-
            
            
              cessaires pour la remplir. Tel était l’homme divinement choisi pour
            
            
              conduire les armées d’Israël dans la terre promise.
            
            
              * .
            
            
              Psaumes 112 :6
            
            
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