Page 417 - Patriarches et Proph

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L’apostasie au Jourdain
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l’immoralité et l’idolâtrie. Leur but était si habilement voilé sous le
couvert de l’amitié que nul ne songea à les suspecter, pas même les
chefs du peuple.
A la suggestion de Balaam, le roi de Moab organisa une grande
fête en l’honneur de leurs dieux. Il était entendu que Balaam invi-
terait les Israélites à y assister. Considéré par ceux-ci comme un
prophète de Dieu, il n’eut pas de peine à atteindre son but. Une
foule d’Israélites qui l’accompagnèrent à la fête furent pris dans
les filets de Satan. Charmés par la musique et les danses, et séduits
par la beauté des prêtresses, ils oublièrent leur fidélité à l’Éternel
et participèrent aux divertissements et à la bonne chère. Lorsque
les sens émoussés par le vin eurent fait tomber les barrières de la
volonté, les passions se débridèrent ; leur conscience étant paralysée
par le libertinage, ils se laissèrent aller à se prosterner devant les
idoles. Ils offrirent des sacrifices sur les autels païens et participèrent
aux rites les plus dégradants.
Il ne fallut pas longtemps pour que ce poison mortel répandît
son infection à travers tout le camp. Ces hommes, qui auraient
écrasé leurs ennemis en bataille rangée, étaient tombés dans les
pièges des femmes idolâtres. Les chefs et les principaux avaient
été les premiers à s’adonner au mal. Cette scène de dévergondage
effréné fut à peu près générale. Le peuple semblait fasciné. Ces
pratiques infâmes avaient réussi là où les enchantements de Balaam
avaient échoué : elles l’avaient séparé de Dieu. “Israël s’attacha à
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Baal-Péor
” Quand, enfin, Moïse s’en rendit compte, le succès des
ennemis était à ce point complet que les rites païens se pratiquaient
déjà dans le camp. Le grand vieillard fut bouleversé, et la colère de
Dieu s’alluma.
De prompts châtiments éveillèrent l’attention du peuple sur
l’énormité de son péché : la peste fit dix mille victimes. Dieu or-
donna que les fauteurs de l’apostasie fussent mis à mort par les
magistrats, et l’ordre fut promptement exécuté. Ils furent tués, et
leurs corps, suspendus à la vue de tous, montrèrent ainsi à l’assem-
blée l’horreur que Dieu avait de leur conduite et l’intensité de son
courroux. La nation entière comprit que le châtiment était mérité.
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