L’apostasie au Jourdain
            
            
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              l’immoralité et l’idolâtrie. Leur but était si habilement voilé sous le
            
            
              couvert de l’amitié que nul ne songea à les suspecter, pas même les
            
            
              chefs du peuple.
            
            
              A la suggestion de Balaam, le roi de Moab organisa une grande
            
            
              fête en l’honneur de leurs dieux. Il était entendu que Balaam invi-
            
            
              terait les Israélites à y assister. Considéré par ceux-ci comme un
            
            
              prophète de Dieu, il n’eut pas de peine à atteindre son but. Une
            
            
              foule d’Israélites qui l’accompagnèrent à la fête furent pris dans
            
            
              les filets de Satan. Charmés par la musique et les danses, et séduits
            
            
              par la beauté des prêtresses, ils oublièrent leur fidélité à l’Éternel
            
            
              et participèrent aux divertissements et à la bonne chère. Lorsque
            
            
              les sens émoussés par le vin eurent fait tomber les barrières de la
            
            
              volonté, les passions se débridèrent ; leur conscience étant paralysée
            
            
              par le libertinage, ils se laissèrent aller à se prosterner devant les
            
            
              idoles. Ils offrirent des sacrifices sur les autels païens et participèrent
            
            
              aux rites les plus dégradants.
            
            
              Il ne fallut pas longtemps pour que ce poison mortel répandît
            
            
              son infection à travers tout le camp. Ces hommes, qui auraient
            
            
              écrasé leurs ennemis en bataille rangée, étaient tombés dans les
            
            
              pièges des femmes idolâtres. Les chefs et les principaux avaient
            
            
              été les premiers à s’adonner au mal. Cette scène de dévergondage
            
            
              effréné fut à peu près générale. Le peuple semblait fasciné. Ces
            
            
              pratiques infâmes avaient réussi là où les enchantements de Balaam
            
            
              avaient échoué : elles l’avaient séparé de Dieu. “Israël s’attacha à
            
            
              [435]
            
            
              Baal-Péor
            
            
            
            
              ” Quand, enfin, Moïse s’en rendit compte, le succès des
            
            
              ennemis était à ce point complet que les rites païens se pratiquaient
            
            
              déjà dans le camp. Le grand vieillard fut bouleversé, et la colère de
            
            
              Dieu s’alluma.
            
            
              De prompts châtiments éveillèrent l’attention du peuple sur
            
            
              l’énormité de son péché : la peste fit dix mille victimes. Dieu or-
            
            
              donna que les fauteurs de l’apostasie fussent mis à mort par les
            
            
              magistrats, et l’ordre fut promptement exécuté. Ils furent tués, et
            
            
              leurs corps, suspendus à la vue de tous, montrèrent ainsi à l’assem-
            
            
              blée l’horreur que Dieu avait de leur conduite et l’intensité de son
            
            
              courroux. La nation entière comprit que le châtiment était mérité.
            
            
              * .
            
            
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