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Patriarches et Prophètes
d’Édréi était située au bord d’un plateau s’élevant abruptement au-
dessus de la plaine, et hérissé de roches volcaniques. On n’y avait
accès que par d’étroits sentiers d’une ascension difficile. En cas de
défaite, les troupes pouvaient se réfugier dans ce cirque de rochers
où il serait impossible de les poursuivre.
Le roi, assuré du succès, rassembla son immense armée et
s’avança au-devant d’Israël. Il prit position sur la hauteur, en bor-
dure du plateau, au bruit des vociférations triomphantes poussées
par des milliers de ses combattants. Ils brandissaient leurs lances,
impatients d’en venir aux mains. Quand les Hébreux aperçurent de
loin le roi Og dominant ses guerriers par sa stature, quand ils virent
la multitude dont il était entouré et la forteresse en apparence inatta-
quable derrière laquelle étaient retranchés des milliers de guerriers
invisibles, le cœur faillit leur manquer. Mais Moïse conservait un
calme parfait. L’Éternel n’avait-il pas déclaré, en parlant du roi de
Basan : “Ne le crains point ; car je l’ai livré entre tes mains, lui, tout
son peuple et son pays ; tu le traiteras comme tu as traité Sihon, roi
des Amoréens, qui habitait à Hesbon
La foi sereine du chef fut communicative. Tout le peuple prit
confiance en la puissante protection de son Dieu, et il ne fut pas
déçu. Ni les géants, ni les villes fortifiées, ni les armées redoutables,
ni les forteresses imprenables ne purent résister devant le Chef de
l’armée de l’Éternel. Car ce fut lui qui mit l’ennemi en déroute et
remporta la victoire. Le roi géant et son armée furent anéantis, et
les Hébreux occupèrent immédiatement tout son territoire. Voilà
comment disparut cette nation, qui s’était adonnée à l’iniquité et à
l’idolâtrie.
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Maints Israélites, parmi ceux qui prirent part à la conquête de
Galaad et de Basan, se souvinrent de la scène de Kadès, où Israël
avait été condamné à de longues pérégrinations dans le désert. Ils
purent se convaincre qu’à plusieurs égards, le rapport des espions
avait été exact. Ils venaient de voir des villes fortifiées et populeuses,
habitées par des géants auprès desquels les Hébreux n’étaient que
des pygmées. Mais en même temps ils purent constater la fatale
erreur commise par leurs pères en opposant à la puissance de Dieu
* .
Deutéronome 3 :2