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La conquête de Basan
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Iduméens de traverser leur territoire, ce qui les obligeait de prendre
la route longue et pénible de la mer Rouge, n’avait manifesté aucune
hostilité aux peuples d’Édom, de Moab et d’Ammon, ni commis de
déprédation sur leurs territoires.
Arrivés à la frontière des Amoréens, Moïse n’avait demandé à
Sihon que la permission de traverser son pays, promettant d’obser-
ver les mêmes précautions dont on avait usé à l’égard des autres
nations. Le roi de Hesbon, en repoussant hautainement cette requête
courtoise, et en mobilisant ses troupes dans des intentions hostiles,
faisait déborder la coupe. Dieu allait mettre fin à sa domination.
Les Israélites passèrent l’Arnon, marchèrent au-devant de l’en-
nemi et remportèrent une éclatante victoire. Profitant immédiatement
de cet avantage, ils envahirent le pays des Amoréens. Le Capitaine
de l’armée de l’Éternel avait vaincu ceux qui s’opposaient à Israël,
comme il l’aurait fait trente-huit ans plus tôt, si celui-ci avait eu
confiance en lui.
Plein d’espoir et de courage, le peuple pressa le pas vers le nord
et ne tarda pas à arriver sur les confins d’un pays qui allait mettre
sa foi et son courage à rude épreuve. Il avait devant lui le puissant
royaume de Basan, peuplé de grandes villes dont les ruines font
encore aujourd’hui l’admiration du monde. “Soixante villes ... forti-
fiées de hautes murailles, avec des portes et des barres, sans compter
celles très nombreuses qui n’avaient point de murailles
” Les mai-
sons étaient bâties d’énormes pierres noires dont les étonnantes
dimensions rendaient ces édifices absolument imprenables par n’im-
porte quels engins de cette époque. En outre, le pays abondait en
cavernes, en précipices, en gouffres béants et en citadelles naturelles.
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Les habitants, qui descendaient d’une race de géants, étaient eux-
mêmes d’une haute stature et d’une force prodigieuse. Ils étaient
si connus pour leur violence et leur cruauté qu’ils répandaient la
terreur parmi les peuples environnants. Le roi du pays lui-même,
Og, se faisait remarquer au milieu de cette race herculéenne par sa
force et ses prouesses.
La colonne de nuée ouvrant la voie, les Hébreux la suivirent
jusqu’à Édréi, où le roi géant les attendait entouré de toute son
armée. Og avait habilement choisi le champ de bataille. La ville
* .
Voir
Deutéronome 3 :1-11