Page 401 - Patriarches et Proph

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La conquête de Basan
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leur incrédulité, le seul obstacle qui, quarante ans plus tôt, les avait
empêchés d’entrer immédiatement dans la terre de Canaan.
Si les Israélites avaient alors pris possession de la terre promise,
l’entreprise aurait pu s’exécuter avec beaucoup moins de peine. Dieu
leur avait promis que s’ils obéissaient à sa voix, il les précéderait,
combattrait pour eux et enverrait des frelons pour chasser les habi-
tants du pays. A cette époque, ceux-ci n’éprouvaient pas de crainte à
l’égard des Hébreux et avaient fait peu de préparatifs pour les arrêter.
Tandis que maintenant Israël avait affaire à des peuples avertis et
puissants, dont les armées étaient nombreuses et bien disciplinées.
Dans sa guerre contre Sihon et Og, Israël dut passer par l’épreuve
même qu’avaient subie ses pères, et où ils avaient si misérablement
échoué. Mais cette fois-ci l’épreuve était plus difficile. C’est ainsi
que Dieu traite encore son peuple. S’il ne subit pas une épreuve avec
succès, il le ramène au même point une seconde et une troisième
fois, mais dans des conditions plus difficiles, et cela jusqu’à ce qu’il
triomphe, à moins que, demeurant rebelle, il ne soit abandonné dans
les ténèbres.
Les Hébreux se rappelèrent alors l’engagement où ils avaient
été défaits, laissant derrière eux des milliers de morts, pour s’y
être lancés contrairement à la volonté divine, sans Moïse, leur chef
autorisé, sans la colonne de nuée, symbole de la présence de Dieu,
et sans l’arche de l’alliance. Cette fois-ci, Moïse était avec eux pour
affermir leurs cœurs par des paroles d’espérance et de foi. Le Fils de
Dieu, au milieu de la colonne de nuée, ouvrait la marche, et l’arche
sainte honorait l’armée de sa présence.
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Cette guerre renferme un enseignement pour nous. Le puissant
Dieu d’Israël est notre Dieu ; en lui, nous pouvons placer notre
confiance. Si nous obéissons à sa voix, il agira pour nous d’une
manière éclatante, comme il l’a fait pour son ancien peuple. Toute
âme qui s’efforce de suivre le sentier du devoir sera parfois assaillie
par le doute. A certaines heures, la route pourra paraître hérissée
d’obstacles en apparence insurmontables, et l’on sera tenté de s’aban-
donner au découragement. A ce moment-là, Dieu nous dit : En avant,
coûte que coûte, fais ton devoir ! Les difficultés qui jettent la terreur
dans ton âme s’évanouiront au fur et à mesure que tu avanceras,
humble et confiant, dans le sentier de l’obéissance.
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