Le contour de I’Idumée
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festaient le désert étaient appelés “serpents brûlants” en raison des
effets meurtriers produits par leur morsure que suivaient une violente
inflammation et une mort soudaine.
Tout à coup, un grand nombre d’Israélites se virent poursuivis
par ces dangereux reptiles. La terreur et la confusion se répandirent à
travers tout le camp. Dans presque chaque tente, il y avait des morts
ou des mourants. Personne n’était épargné. Le silence de la nuit
même était fréquemment troublé par les cris perçants de nouvelles
victimes. Chacun était occupé à soigner des blessés ou à veiller avec
une mortelle angoisse sur ceux qui n’étaient pas encore atteints. A ce
moment-là, personne ne murmurait plus, et cependant les tribulations
du passé étaient sans comparaison avec les souffrances actuelles.
Alors le peuple, humilié et repentant, alla se confesser auprès de
Moïse : “Nous avons péché, dirent-ils ; car nous avons parlé contre
l’Éternel et contre toi
” Peu de temps auparavant, ils avaient accusé
leur chef d’être leur pire ennemi, la source de tous leurs maux, en
sachant parfaitement bien que cette affirmation était fausse. Mais
dès qu’un danger réel fondait sur eux, ils accouraient à lui, comme à
leur seul intercesseur. “Prie l’Éternel, disaient-ils, pour qu’il éloigne
de nous ces serpents.”
Moïse reçut l’ordre de faire un serpent d’airain semblable à ceux
qui tourmentaient le peuple et de l’élever au milieu du camp, fai-
sant savoir que tous ceux qui dirigeraient les yeux sur cette effigie
seraient soulagés. Il obéit, et bientôt la joyeuse nouvelle se répandit
parmi le peuple que ceux qui avaient été mordus pouvaient échap-
per à la mort. Comme un grand nombre de personnes avaient déjà
succombé, plusieurs avaient du mal à croire qu’il suffisait, pour être
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guéris, de regarder l’image métallique dressée par Moïse sur une
perche. Ceux-là périrent dans leur incrédulité. Un grand nombre de
blessés, cependant, eurent foi au divin remède. Des pères, des mères,
des frères, des sœurs s’employaient activement à aider leurs amis
mourants à regarder le reptile symbolique. Un seul regard jeté sur
lui par les moribonds suffisait : ils étaient complètement rétablis.
Les Israélites savaient que ce serpent de métal n’avait pas le
pouvoir d’opérer un tel miracle, et que sa vertu guérissante venait
de Dieu. Ce simple rite avait pour but d’enseigner au peuple que
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Nombres 21 :7-9