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Patriarches et Prophètes
c’étaient ses péchés qui lui avaient attiré cette affliction, et lui appre-
nait qu’en obéissant à Dieu, il n’avait aucun danger à redouter.
Une importante leçon spirituelle se dégageait de l’élévation du
serpent. Les Hébreux ne pouvaient par eux-mêmes se préserver des
effets du venin fatal. Dieu seul pouvait les guérir ; mais à condi-
tion qu’ils croient au remède divinement prescrit. Il fallait regarder
pour vivre. C’était leur foi qui était agréable à Dieu, et cette foi,
ils la manifestaient en considérant le serpent comme le symbole du
Rédempteur à venir, grâce aux seuls mérites duquel on peut être
sauvé. Jusqu’alors, un grand nombre d’Israélites avaient apporté
leurs offrandes à Dieu avec la pensée qu’ils faisaient ainsi l’entière
expiation de leurs péchés. Or, Dieu voulait leur enseigner que leurs
sacrifices n’ayant par eux-mêmes pas plus de vertu que le serpent
d’airain, ils devaient diriger leur pensée vers le Sauveur promis.
“De même que Moïse éleva le serpent dans le désert, de même
il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit
en lui ait la vie éternelle
” Tous ceux qui ont vécu ici-bas ont senti
la morsure du “serpent antique, appelé le diable et Satan
. Les
conséquences fatales du péché ne peuvent être supprimées que par
le remède procuré par Dieu lui-même. Les Israélites qui sauvèrent
leur vie en regardant le serpent avaient manifesté leur foi. De même,
le pécheur qui dirige son regard sur le Sauveur vivra. Par la foi au
sacrifice expiatoire, il recevra le pardon. Différent du symbole inerte
et inanimé, Jésus-Christ possède en lui-même une vertu, un pouvoir
qui guérit le pécheur repentant.
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Mais si le pécheur est incapable de se sauver lui-même, il a
cependant quelque chose à faire pour obtenir le salut. “Je ne mettrai
point dehors celui qui vient à moi
, dit le Sauveur. Il faut
venir
à lui
, et quand nous nous détournons de nos péchés, il faut
croire
qu’il nous accueille et nous pardonne. La foi est la main de l’âme
qui s’empare de la grâce et de la miséricorde divines. C’est un pur
don de Dieu : à nous de l’exercer.
Nous ne devons pas nous figurer que nos mérites peuvent nous
sauver. Un grand nombre de personnes ont désiré et longuement
cherché à obtenir ce bienfait, sans jamais le recevoir, parce qu’elles
* .
Jean 3 :14, 15
* .
Apocalypse 12 :9
* .
Jean 6 :37