Page 391 - Patriarches et Proph

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Le contour de I’Idumée
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se lamenta. “Toute la maison d’Israël pleura Aaron pendant trente
jours
L’Écriture ne consacre à l’ensevelissement du souverain prêtre
d’Israël que cette simple mention : “Aaron mourut là, et y fut en-
seveli
” La mort de cet homme de Dieu, un des plus illustres qui
aient jamais vécu, n’eut pour témoins que deux intimes amis qui
procédèrent, seuls, à son ensevelissement. Son sépulcre solitaire au
sommet du mont Hor resta même inconnu du peuple d’Israël. Quel
contraste entre cette inhumation divinement prescrite et les coutumes
de notre époque ! Aujourd’hui, les obsèques d’un personnage haut
placé deviennent souvent l’occasion de manifestations pompeuses et
de folles dépenses. La gloire de Dieu n’entre pour rien dans l’osten-
tation et les profusions qui accompagnent et caractérisent si souvent
le devoir de rendre un mort à la poussière.
Toute la congrégation porta le deuil d’Aaron, mais son décès fut
surtout vivement ressenti par Moïse. Outre qu’il lui rappelait que sa
fin était proche, il était profondément sensible à la perte de ce frère
qui, durant tant d’années, avait partagé ses joies et ses épreuves, ses
craintes et ses espérances. Mais il savait que Dieu était son Ami, et,
plus fortement que jamais, il s’appuya sur son bras.
Peu après le départ de Hor, les Israélites furent battus dans un
engagement avec Arad, l’un des rois cananéens. Ayant alors imploré
le secours d’en haut, ils mirent cet ennemi en déroute. Cette victoire
aurait dû leur inspirer de la gratitude envers l’Auteur de tout bien ;
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mais ils en conçurent de la vanité et retombèrent dans leur vieille
habitude de murmurer. Persuadés qu’ils seraient venus à bout de
leurs ennemis tout aussi facilement quarante ans plus tôt, après le
retour des espions, ils se plaignirent de ce long et inutile séjour
dans le désert, alors qu’ils auraient pu marcher immédiatement vers
Canaan.
En s’avançant vers le sud, ils arrivèrent dans une vallée sablon-
neuse et brûlée, sans ombre ni végétation. La route paraissait longue
et pénible ; les voyageurs étaient à la fois altérés et fatigués. Cette
nouvelle épreuve de leur foi et de leur patience les prit au dépourvu.
A force de ne voir que les désagréments de leur situation, ils s’éloi-
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Nombres 20 :29
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Deutéronome 10 :6