Le contour de I’Idumée
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Tandis qu’ils se livraient aux plaintes et aux murmures, l’occasion
favorable s’était envolée, et quand, enfin, ils se décidèrent à envoyer
leur requête au roi d’Édom, elle fut repoussée.
Depuis qu’Israël avait quitté l’Égypte, Satan n’avait cessé de
semer les tentations et les obstacles sur la route de Canaan. De leur
côté, par leur incrédulité, les Hébreux avaient souvent eux-mêmes
favorisé ses embûches. Les mauvais anges sont toujours là pour
nous disputer chaque pouce de terrain. Il importe donc de croire à
la Parole de Dieu et d’y obéir aussitôt, tandis que les bons anges
sont prêts à nous seconder. Lorsque le Seigneur veut faire quelque
grande chose pour son peuple et l’appelle à marcher de l’avant, Satan
suscite chez ce dernier un esprit de discorde et l’incite au murmure et
à l’incrédulité. Par ses hésitations et ses atermoiements, il provoque
le déplaisir du Très-Haut et perd ainsi les bienfaits qui lui étaient
destinés. Les serviteurs de Dieu doivent être des hommes d’action,
toujours prêts à entrer dans la voie que leur ouvre la Providence.
Tout délai de leur part fournit à Satan l’occasion de leur infliger une
défaite.
Dans les premières instructions données à Moïse pour traverser
l’Idumée, Dieu, tout en prévenant Israël que les Édomites auraient
peur d’eux, leur interdisait de tirer parti de cet avantage. Ils ne de-
vaient pas profiter du fait que la puissance de Dieu était de leur côté
pour leur faire du mal. “Soyez bien sur vos gardes, leur avait-il dit.
N’ayez point de démêlés avec eux ; car je ne vous donnerai rien dans
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leur pays, pas même de quoi y poser la plante du pied : j’ai donné à
Ésau en héritage la montagne de Séir
”
Les Édomites étaient des descendants d’Abraham et d’Isaac, et
c’est pour l’amour de ces patriarches que Dieu usait de miséricorde
envers eux. Aussi longtemps qu’ils ne dépassaient pas les limites
de la miséricorde divine, il ne fallait pas les inquiéter dans leur
héritage. Les habitants de Canaan, qui avaient fait déborder la coupe
de leur iniquité, devaient disparaître ; mais les enfants d’Ésaü étaient
encore les objets de la grâce divine et méritaient d’être traités avec
compassion.
Les ancêtres de ces deux nations étant frères, il ne devait exister
entre elles que des relations cordiales. Il fut donc interdit à Israël de
* .
Deutéronome 2 :4, 5