Du Sinaï à Kadès
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Dieu est un Dieu d’ordre. Tout ce qui se fait dans le ciel s’exécute
avec un ensemble parfait. L’armée des anges déploie son activité
dans une soumission et une discipline rigoureuses. Aucune entre-
prise ne peut réussir sans ordre et sans unanimité. Non moins qu’aux
jours d’Israël, Dieu réclame aujourd’hui de l’ordre et de la méthode
dans son œuvre. Tous ceux qui travaillent pour lui doivent le faire
intelligemment, et non avec négligence et insouciance. Il marque
son œuvre du sceau de son approbation lorsqu’elle est accomplie
avec foi et exactitude.
Dans tous ses déplacements, Israël était dirigé par le Seigneur
lui-même. Le lieu du campement était indiqué par la descente de la
colonne de nuée sur le tabernacle, où elle reposait durant toute la
durée du séjour en cet endroit. Au départ, elle s’élevait à une certaine
hauteur au-dessus de la tente sacrée. Une invocation solennelle était
faite tant à l’arrêt qu’au moment de repartir : “Quand l’arche partait,
Moïse disait : Lève-toi, ô Éternel, que tes ennemis soient dispersés,
et que ceux qui te haïssent s’enfuient devant ta face ! Quand elle
s’arrêtait, il disait : Reviens, ô Éternel ! auprès des myriades des
milliers d’Israël
!”
Il n’y avait que onze journées de marche entre le Sinaï et Kadès,
ville située à la frontière de Canaan. Aussi, quand finalement la nuée
donna le signal du départ et que les colonnes d’Israël s’ébranlèrent,
ce fut avec la perspective d’entrer rapidement dans ce bon pays.
Dieu n’avait-il pas accompli de puissants miracles pour les faire
sortir d’Égypte ? Quels bienfaits le peuple ne pouvait-il donc pas
attendre de lui, maintenant qu’il s’était solennellement engagé à le
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considérer comme son souverain, et qu’il avait lui-même été choisi
comme le peuple élu du Très-Haut ?
Ce n’était pourtant pas sans regrets que les Israélites quittaient
les lieux où ils avaient si longtemps séjourné. Ils en étaient presque
arrivés à considérer comme leur demeure ce site isolé des autres
peuples, à l’abri de ces murailles de granit, où Dieu les avait conduits
pour y proclamer sa loi. Les Hébreux aimaient à porter leurs regards
sur la montagne sainte dont les rochers sauvages et les sommets
blanchis avaient si souvent été témoins de la gloire de Dieu. Ce
panorama, qui se confondait si intimement pour eux avec la présence
* .
Nombres 10 :35, 36