Le sanctuaire et son rituel
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que les pécheurs peuvent venir au Seigneur, seul Dispensateur de
miséricorde et de salut aux âmes repentantes.
Chaque matin et chaque soir, quand les prêtres entraient dans
le lieu saint, à l’heure de l’encens, l’un d’eux offrait sur l’autel du
parvis le sacrifice quotidien. C’était toujours une scène émouvante
pour les adorateurs assemblés près du tabernacle. En effet, avant
d’entrer, par l’intermédiaire du prêtre, en la présence de Dieu, les
Israélites devaient sonder leurs cœurs et confesser leurs péchés, puis,
unis dans une prière silencieuse, tourner leurs visages vers le lieu
saint. Ainsi, tandis que leurs requêtes montaient avec la fumée de
l’encens, ils s’appropriaient par la foi les mérites du Sauveur promis,
préfiguré par le service expiatoire. Aussi les heures fixées pour le
sacrifice du matin et du soir étaient-elles considérées comme sacrées
et finirent-elles par être observées par toute la nation israélite comme
heures du culte de famille.
Quand, plus tard, les Juifs en exil adressaient leurs prières au
Dieu d’Israël, ils tournaient à ce moment-là leurs visages vers Jé-
rusalem. Les chrétiens doivent trouver là l’exemple du culte de
famille du matin et du soir. Si une répétition machinale de dévotions
exemptes de tout esprit d’adoration déplaît au Seigneur, il voit en
revanche avec plaisir ceux qui l’aiment s’incliner matin et soir pour
lui demander le pardon de leurs péchés et réclamer les bénédictions
dont ils ont besoin.
Les pains de proposition placés en permanence devant Dieu
constituaient une offrande perpétuelle et faisaient donc partie du
service quotidien. On les appelait “pains de proposition” ou “pains
de la face”, parce qu’ils étaient constamment devant la face de l’Éter-
nel
Ils avaient pour but de rappeler que l’homme dépend de Dieu
pour sa nourriture temporelle et spirituelle, et qu’il n’obtient l’une
et l’autre que par la médiation du Fils de Dieu. Dans le désert, le
Seigneur avait nourri Israël du pain du ciel. Plus tard, c’est encore de
la grâce divine que ce dernier attendait le pain du corps et celui de
l’âme. La manne, comme les pains de proposition, était un symbole
du Sauveur qui se tient sans cesse, pour nous, devant la face de Dieu.
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“Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel
, a-t-il dit lui-même.
* .
Exode 25 :30
* .
Jean 6 :51