La loi proclamée au Sinaï
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s’approcha de la nuée obscure dont Dieu s’était enveloppé”, tandis
que le peuple, paralysé de frayeur, restait à distance.
Aveuglé et dégradé par son long esclavage et son contact avec
l’idolâtrie, Israël n’était pas préparé à apprécier les grands principes
de la loi divine. Pour l’aider à mieux comprendre la nature et l’obli-
gation de celle-ci, Dieu lui donna des statuts additionnels qui en
illustraient le sens et l’application. Ceux-ci étaient parfois appelés
“jugements”, d’abord parce qu’ils étaient conçus avec infiniment de
sagesse et d’équité, et ensuite parce que les magistrats, en rendant la
justice, devaient toujours les consulter. Étant distincts des dix com-
mandements, ils furent communiqués au peuple par l’intermédiaire
de Moïse.
La première de ces lois se rapportait aux serviteurs. Dans les
temps anciens, les criminels étaient parfois vendus comme esclaves ;
dans certains cas, des débiteurs étaient aussi vendus par leurs créan-
ciers ; enfin, la pauvreté poussait diverses personnes à se vendre
elles-mêmes ou à vendre leurs enfants. Mais un Hébreu ne pou-
vait être esclave pour la vie, la durée de son servage étant limitée
à six ans. La septième année, il devait être mis en liberté. Le rapt
humain, le meurtre intentionnel et la révolte contre l’autorité des
parents étaient punis de mort. Il était permis d’avoir des esclaves
non israélites ; mais la loi protégeait soigneusement leur vie et leur
personne. Le meurtrier d’un esclave était puni, et l’esclave maltraité
par son maître, n’eût-il perdu qu’une dent, devenait libre.
Les Israélites, qui avaient récemment été serviteurs, étaient mis
en garde, maintenant qu’ils allaient avoir des serviteurs à leur tour,
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contre la cruauté et l’oppression dont ils avaient souffert en Égypte.
Le souvenir de leur amère servitude devait les aider à se mettre à leur
place, et les porter à être bons et compatissants, faisant aux autres
ce qu’ils auraient désiré qu’on leur fît.
Les droits des veuves et des orphelins étaient tout particulière-
ment sauvegardés. De ces derniers, privés de tendresse, le Seigneur
disait : “Si vous leur faites du tort, et qu’ils élèvent leurs cris vers
moi, j’entendrai leurs cris. Mon courroux s’enflammera ; je vous
ferai périr par l’épée, et vos femmes deviendront veuves, en même
temps que vos enfants orphelins
” Les gens d’autres nations s’unis-
* .
Exode 22 :23, 24