Page 187 - Patriarches et Proph

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Joseph en Egypte
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invisible Témoin enregistre chacun de ses actes. Les desseins mêmes
de nos cœurs sont connus du Seigneur. Toutes les actions, toutes les
paroles, toutes les pensées d’un homme sont aussi soigneusement
enregistrées que s’il était seul au monde et que l’attention du ciel
était tout entière concentrée sur lui.
Joseph eut à pâtir de son intégrité : celle qui avait voulu le tenter
se vengea de son refus ; elle l’accusa d’un odieux attentat contre
sa vertu et le fit jeter en prison. Si Potiphar avait ajouté foi aux
accusations de sa femme, le jeune Hébreu eût perdu la vie. Mais la
chaste conduite dont il avait toujours fait preuve fut à ses yeux une
confirmation suffisante de son innocence. Néanmoins, pour sauver la
réputation de sa maison, il l’abandonna à la disgrâce et à la captivité.
Au début, Joseph fut traité avec beaucoup de sévérité par ses
geôliers. Le Psalmiste dit à son sujet :
On lui serra les pieds dans des entraves,
Et il fut jeté dans les fers,
Jusqu’au jour où ce qu’il avait dit arriva,
Et où la parole de l’Éternel montra ce qu’il était
Le caractère de Joseph brille jusqu’au fond de son cachot. Si ses
années de fidélité chez Potiphar ont été mal récompensées, il n’en
est pas aigri. La paix que lui donne le sentiment de son innocence lui
reste, et il remet toute cette affaire entre les mains de Dieu. Au lieu
de passer son temps à gémir sur l’injustice dont il est l’objet, il oublie
son malheur pour alléger celui des autres. Dans sa prison même,
il trouve une œuvre à accomplir. A l’école de l’affliction, sans lui
épargner aucune des dures leçons dont il a besoin, Dieu le prépare
en vue d’une haute mission. Témoin, dans sa geôle, des résultats
de l’oppression et de la tyrannie aussi bien que des conséquences
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du crime, il apprend la valeur de la justice, de la sympathie, de la
miséricorde et il se prépare à exercer le pouvoir avec sagesse et
compassion.
Peu à peu, Joseph gagna la confiance du chef de la prison et finit
par se voir confier la surveillance de tous les détenus. La droiture
de sa vie quotidienne et sa sympathie pour les affligés lui ouvrirent
la voie qui le conduisit à la prospérité et aux honneurs. Tout rayon
de bonté que nous projetons sur autrui se retourne sur nous-mêmes.
* .
Psaumes 105 :18, 19