Le retour de Jacob en Canaan
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enfants. Ce récit contribua efficacement à les disposer à s’associer
à un service de consécration. “Ils donnèrent à Jacob tous les dieux
étrangers qui étaient en leur possession et les anneaux qu’ils avaient
à leurs oreilles ; et Jacob les enfouit sous le chêne qui était près de
Sichem.”
Ils partirent ensuite ; et Dieu frappa de terreur les villes d’alen-
tour. C’est ainsi que les fils de Jacob ne furent pas poursuivis et
que la caravane arriva sans encombre à Béthel. Là, apparaissant
de nouveau au patriarche, l’Éternel lui renouvela la promesse de
l’alliance. “Et Jacob éleva un monument à l’endroit où Dieu lui avait
parlé, un monument de pierre.”
C’est là aussi qu’eut lieu la mort de Débora, la nourrice de
Rébecca, qui, de la Mésopotamie, avait accompagné sa maîtresse
et constitué, dès lors, un membre honoré de la famille d’Isaac. La
présence de cette femme âgée avait été pour Jacob un lien précieux
le rattachant au passé et lui rappelant tout particulièrement sa mère,
dont l’affection pour lui avait été tendre et forte. Débora fut enterrée
au milieu de si grandes démonstrations de chagrin que le chêne
sous lequel elle fut inhumée reçut le nom de “chêne des pleurs”. Il
est intéressant de noter que la fidélité de cette amie de la famille
ainsi que le deuil dont sa mort fut l’occasion ont été dignes d’être
mentionnés dans le Livre inspiré.
Deux journées de voyage amenèrent le camp à Hébron. Un grand
deuil y attendait Jacob : la mort de Rachel, l’épouse aimée pour
laquelle il avait donné quatorze longues années de labeur, que son
affection avait transformées en années de bonheur. La profondeur et
la constance de cet amour se révélèrent, longtemps plus tard, lorsque
le patriarche, sur son lit de mort, reçut la visite de son fils Joseph.
Jetant un coup d’œil rétrospectif sur sa vie, il lui dit : “Et moi, quand
je revenais de Paddan, Rachel mourut en route auprès de moi, dans
le pays de Canaan, à quelque distance d’Éphrata ; et je l’enterrai là,
sur le chemin d’Éphrata
” De tous les événements de sa vie longue
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et agitée, Jacob ne trouve à rappeler au plus aimé de ses fils que la
perte de sa mère.
En mourant, Rachel avait donné naissance à un fils. Au moment
d’expirer, elle l’avait nommé Bennoni, c’est-à-dire “fils de ma dou-
* .
Genèse 48 :7