Page 178 - Patriarches et Proph

Basic HTML Version

174
Patriarches et Prophètes
leur”, mais son père l’appela Benjamin, “fils de ma main droite”
ou “de ma force”. Pour perpétuer la mémoire de Rachel, on érigea
un monument sur son sépulcre. Sur le chemin d’Éphrata, la famille
de Jacob fut assombrie par un hideux péché qui priva Ruben, le
premier-né, des privilèges et des honneurs du droit d’aînesse.
Atteignant enfin le terme de son voyage, “Jacob arriva auprès
d’Isaac, son père, à Mamré, la ville d’Arba, appelée aujourd’hui
Hébron, où avait séjourné Abraham
. Jacob y resta jusqu’à la mort
de son père. Les tendres attentions de ce fils si longtemps absent
furent une grande consolation pour Isaac, endeuillé, infirme, aveugle
et solitaire.
Jacob et Ésaü se rencontrèrent encore une fois à l’occasion de
la mort de leur père. Le fils aîné avait attendu ce moment pour se
venger. Mais ses sentiments s’étaient bien modifiés. De son côté,
Jacob, plus que comblé par les bénédictions spirituelles du droit d’aî-
nesse, abandonna à son frère les richesses d’Isaac, le seul héritage
qui intéressât Ésaü. Quant à lui, en plus des biens supérieurs qu’il
avait ambitionnés, Dieu, dans sa munificence, lui avait accordé une
opulence considérable. Ni la jalousie ni la haine ne séparaient plus
désormais les deux frères. Ils se quittèrent pourtant.
“En effet, leurs biens étaient trop grands pour qu’il leur fût pos-
sible de demeurer ensemble, et le pays où ils séjournaient ne pouvait
plus leur suffire à cause de leurs troupeaux
” D’ailleurs, cette sé-
paration était conforme au dessein de Dieu concernant Jacob. La
différence entre les deux frères au point de vue religieux était si
grande qu’il valait mieux qu’ils fussent éloignés l’un de l’autre.
Ésaü et Jacob avaient été également instruits dans la connaissance
de Dieu. Tous deux avaient eu la liberté de marcher selon ses com-
mandements et de recevoir sa faveur. Mais ils avaient pris des voies
différentes, et leurs sentiers allaient s’écarter de plus en plus.
Ce n’est pas en vertu d’un acte arbitraire de la part de Dieu
qu’Ésaü fut exclu des bienfaits du salut. Le don de la grâce qui est
en Jésus-Christ est offert gratuitement à tous les hommes. Il n’y
a d’élection pour la perdition que celle qu’on choisit soi-même.
Dans sa Parole, Dieu nous révèle les conditions auxquelles chacun
[185]
* .
Genèse 35 :27
* .
Genèse 36 :7