Abraham en Canaan
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son fidèle serviteur, et d’en faire son héritier. Mais Dieu lui assure
que cet héritier sera son propre fils, puis il le conduit hors de sa
tente, l’invite à contempler les étoiles innombrables qui diaprent le
firmament, et ajoute : “Ainsi sera ta postérité.” Alors “Abram crut à
l’Éternel, qui le lui imputa à justice
.
Le patriarche, cependant, insiste. Il désire quelque signe visible
qui confirme sa foi et serve à démontrer à ses descendants que les
desseins de Dieu à leur égard se réaliseront. L’Éternel y consent
et condescend à contracter une alliance avec son serviteur, en em-
ployant les formes usuelles de l’époque pour confirmer ce contrat
solennel. Sur son ordre, Abram sacrifie une génisse, une chèvre et
un bélier, âgés de trois ans chacun ; il les partage, puis il en place
les moitiés face à face, en laissant un espace entre deux. A ces of-
frandes, il ajoute une tourterelle et un jeune pigeon qu’il ne partage
pas. Cela fait, il passe avec révérence entre les moitiés du sacrifice,
faisant à Dieu un vœu solennel de perpétuelle obéissance ; puis, dans
une silencieuse expectative, il demeure jusqu’au coucher du soleil
auprès de ces cadavres, les préservant de toute profanation et les
protégeant contre les oiseaux de proie. Vers le “coucher du soleil, un
profond sommeil s’empara d’Abram; alors une terreur, une obscu-
rité profonde tombèrent sur lui
. Puis Dieu lui adresse la parole et
lui dit de ne pas compter entrer en possession immédiate de la terre
promise. Il l’informe qu’avant de l’occuper sa postérité sera appelée
à subir une longue oppression. Le patriarche voit alors se dérouler le
plan de la rédemption. Il contemple la mort du Sauveur, son suprême
sacrifice et son retour en gloire. Il aperçoit la terre entière rendue à
sa beauté édénique et remise entre ses mains en possession éternelle,
accomplissement final et complet de la divine promesse
[117]
Comme gage de la solidité de cette alliance entre Dieu et Abram,
un brasier fumant et une flamme de feu, symboles de la divine
présence, passent entre les moitiés des victimes, qui sont totalement
consumées. Puis, le patriarche entend encore une voix confirmant
la possession du pays à sa postérité, “depuis le fleuve d’Égypte
jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate”.
* .
Genèse 15 :5, 6
;
Romains 4 :3
* .
Genèse 15 :7-18
* . Voir
Hébreux 11 :10
;
Romains 4 :13