Ma première vision
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de Dieu et du salut soient accusés de se mettre sous l’influence
impure et condamnable du mesmérisme ? Quand nous demandons
à notre bon Père qui est dans les cieux de nous donner du pain,
ne recevrions-nous qu’une pierre ou un scorpion ? Ces accusations
me blessaient profondément et me jetaient dans l’angoisse. J’étais
bien près du désespoir, car plusieurs voulaient me faire croire qu’il
n’y avait pas de Saint-Esprit, et que tout ce qu’avaient éprouvé les
hommes de Dieu n’était que du mesmérisme, ou des séductions de
Satan.
A cette époque, le fanatisme sévissait dans l’Etat du Maine.
Certains s’abstenaient de tout travail, et rejetaient tous ceux qui
n’acceptaient pas leurs vues sur ce point et sur d’autres qu’ils consi-
déraient comme des devoirs religieux. Dieu me révéla ces erreurs
en vision, et m’envoya vers ceux qui s’égaraient pour les en aver-
tir. Mais plusieurs d’entre eux rejetèrent le message qui leur était
adressé, et m’accusèrent de me conformer au monde. D’un autre
côté, les Adventistes qui ne l’étaient que de nom me traitaient de
fanatique. On m’accusait même, faussement et méchamment, d’être
l’instigatrice du fanatisme que je m’efforçais de combattre. (Voir
Appendice.) Différentes dates furent fixées pour le retour du Christ ;
mais Dieu me montra que toutes ces dates étaient fausses, car le
temps de détresse doit se produire avant que le Christ revienne, et
toutes les dates fixées ne feraient qu’affaiblir la foi du peuple de
Dieu. On m’accusa alors d’être comme le méchant serviteur, qui dit
en son cœur : “Mon maître tarde à venir.”
Tout cela pesait lourdement sur mon cœur, et dans ma confusion
j’étais parfois tentée de douter de ma propre expérience. Un matin,
au culte de famille, la puissance de Dieu reposa sur moi ; mais je
m’y opposai, obsédée par la pensée que c’était du mesmérisme.
Immédiatement je devins muette, et pendant quelques instants je
perdis conscience de ce qui se passait autour de moi. Alors je me
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rendis compte que je péchais en doutant de la puissance de Dieu,
et que c’était pour cela que j’étais devenue muette ; ma langue ne
devait être déliée que dans vingt-quatre heures. Une carte apparut
devant moi, sur laquelle étaient indiqués en lettres d’or les chapitres
et les versets de cinquante textes de l’Ecriture
Ma vision terminée,
1.
Ces textes sont cités à la fin de ce chapitre.