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Premiers Ecrits
Je fus alors extrêmement troublée. Ma santé laissait beaucoup
à désirer, et je n’avais que dix-sept ans. Je savais que plusieurs
étaient tombés en cédant à l’orgueil, et je ne devais en aucun cas
m’y laisser aller, car Dieu m’abandonnerait, et je serais sûrement
perdue. J’implorai le Seigneur et le suppliai de placer ce fardeau sur
quelqu’un d’autre, car il me paraissait au-dessus de mes forces. Je
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restai pendant longtemps prosternée la face contre terre, et tout ce
que je pus savoir se résumait en ceci : “Fais connaître aux autres ce
que je t’ai révélé.”
Dans la vision qui suivit, je demandai instamment au Seigneur
que si je devais aller raconter ce qui m’avait été montré, je sois pré-
servée de l’orgueil. Alors il m’assura que ma prière serait exaucée.
Si le mal que je redoutais venait à me menacer, il poserait la main sur
moi, et je serais atteinte de maladie. L’ange me dit : “Si tu annonces
fidèlement les messages qui te sont confiés, si tu persévères jusqu’à
la fin, tu mangeras du fruit de l’arbre de vie et tu te désaltéreras à la
source des eaux vives.”
Mais bientôt on raconta que mes visions n’étaient que du “mes-
mérisme”, et beaucoup d’Adventistes étaient prêts à le croire et à le
répéter. Un médecin, célèbre par sa pratique du mesmérisme, affirma
que mes visions étaient tout simplement du mesmérisme, que j’étais
un très bon sujet et qu’il pouvait m’hypnotiser et me donner une
vision. Je lui déclarai que le Seigneur m’avait montré en vision que
le mesmérisme venait du diable, du “puits de l’abîme” et qu’il y
retournerait bientôt, avec tous ceux qui persévéraient à le pratiquer.
(Voir Appendice.) Je lui donnai la permission de m’hypnotiser, s’il
le pouvait. Il essaya pendant plus d’une demi-heure, en employant
différents moyens, et finalement y renonça. Grâce à ma foi en Dieu
je pus lui résister, et tout ce qu’il fit ne m’affecta pas le moins du
monde.
Si j’avais une vision dans une réunion, plusieurs disaient que
c’était de l’excitation, et que quelqu’un m’hypnotisait. Alors j’allais
dans les bois où seul Dieu pouvait me voir et m’entendre. Je l’implo-
rais dans la solitude, et là il me donnait parfois une vision. J’en étais
tout heureuse, et je disais à qui voulait l’entendre que Dieu s’était
révélé à moi dans un lieu où aucun mortel n’aurait pu m’influencer.
Mais d’aucuns affirmaient que je m’hypnotisais moi-même. Oh,
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pensais-je, est-ce possible que ceux qui se réclament des promesses