Le travail dans les difficultés
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d’Aquilas, il restait en contact avec le grand Maître, cherchant toutes
les occasions pour rendre témoignage en faveur du Sauveur et venir
en aide à ceux qui étaient dans le besoin. Son esprit était sans cesse à
la recherche de la connaissance spirituelle. Il en entretenait ses com-
pagnons de travail, tout en leur donnant l’exemple de l’activité et de
la piété. C’était un artisan habile, adroit et diligent : fervent d’esprit,
il servait le Seigneur
Le fait d’exercer un métier lui permettait
de pénétrer dans des milieux qu’il n’aurait jamais pu atteindre au-
trement. Il montrait aussi à ses collaborateurs que l’adresse dans
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les arts mineurs est un don de Dieu. Le Seigneur accorde avec les
dons la sagesse pour les utiliser à bon escient. Paul enseignait que,
même dans le labeur quotidien, on peut honorer Dieu. Ses mains de
travailleur n’enlevaient rien à la puissance de ses appels pathétiques.
Parfois, il arrivait à Paul de travailler nuit et jour, non seulement
afin d’assumer sa subsistance personnelle, mais pour aider ses colla-
borateurs. Il partageait son gain avec Luc, et il assistait Timothée. Il
endurait parfois même la faim pour subvenir aux besoins des autres.
Il menait une vie de parfaite abnégation. Vers la fin de son ministère,
dans son discours d’adieu aux anciens d’Ephèse, à Milet, il pouvait
élever ses mains calleuses, et s’écrier : “Je n’ai désiré ni l’argent,
ni l’or, ni les vêtements de personne. Vous savez vous-mêmes que
ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui
étaient avec moi. Je vous ai montré de toutes manières que c’est
en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les faibles, et se rappeler les
paroles du Seigneur qui a dit lui-même : Il y a plus de bonheur à
donner qu’à recevoir
”
Si certains ministres se plaignent d’endurer l’épreuve et les pri-
vations pour la cause de Dieu, qu’ils pénètrent en imagination dans
l’atelier de Paul. Qu’ils se représentent cet homme de Dieu confec-
tionnant ses tentes pour gagner le pain qu’il a cependant justement
mérité par son activité apostolique.
Le travail est une bénédiction et non une malédiction. L’oisiveté
porte atteinte à la foi et contriste l’Esprit de Dieu. L’eau stagnante
est pernicieuse, tandis qu’un courant d’eau limpide dispense sur ses
rives la fertilité et la gaieté.
10. Voir
Romains 12 :11
11.
Actes 20 :33-35