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Conquérants Pacifiques
Paul savait que ceux qui négligent le travail manuel s’affai-
blissent bientôt. Il voulait enseigner aux jeunes pasteurs qu’en tra-
vaillant de leurs mains, en exerçant leurs muscles et leurs nerfs,
ils acquerraient des forces pour faire face aux durs labeurs et aux
privations qui les attendaient dans leur ministère. Et il comprenait
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qu’en ce qui le concernait, ses prédications manqueraient de vigueur
et de puissance s’il ne maintenait pas son être tout entier dans un
bon équilibre.
L’homme oisif est privé de l’inestimable bénédiction qui résulte
de l’exécution fidèle des devoirs ordinaires de la vie. Des milliers
d’êtres humains ne vivent que pour profiter des bienfaits que Dieu
leur dispense. Ils oublient de lui apporter des offrandes d’actions
de grâce pour les richesses qu’il leur a confiées. Qu’ils ne perdent
pas de vue qu’en faisant valoir les talents qui leur ont été remis, il
faut qu’ils soient producteurs aussi bien que consommateurs. S’ils
comprennent la part qu’ils doivent prendre à l’œuvre de Dieu, ils ne
déclineront pas les responsabilités qui leur incombent. Le rôle joué
par les jeunes gens qui se sentent appelés au ministère dépend en
grande partie de la façon dont ils entreprennent leur œuvre. Ceux
que Dieu choisit pour être ses ministres devront montrer qu’ils ont
reçu l’appel d’en haut, et chercher par tous les moyens à devenir
des serviteurs capables. Ils s’efforceront de s’enrichir des qualités
qui les rendront aptes à projeter, à organiser, à exécuter. Conscients
de la tâche sacrée à laquelle ils ont été appelés, ils s’appliqueront,
grâce à une discipline personnelle, à ressembler de plus en plus à
leur Maître par la bonté, l’amour, la vérité. Alors qu’ils feront valoir
avec zèle les talents qui leur ont été départis, l’Eglise les soutiendra
par son aide éclairée.
On ne devrait pas encourager tous ceux qui se sentent appelés
à la prédication de l’Evangile à compter sur une aide financière
immédiate et permanente de l’Eglise. Il serait néfaste, en effet, de
faire des promesses inconsidérées à des jeunes gens inexpérimentés,
de les encourager à dépendre entièrement d’autrui, sans les amener
à comprendre qu’ils doivent, de leur côté, apporter une contribution
sérieuse à l’Eglise.
Les revenus destinés à l’expansion de l’œuvre de Dieu ne de-
vraient pas être absorbés par des hommes qui ne prêchent qu’à la
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