Le travail dans les difficultés
251
des dons qu’il avait reçus de leur part : “Vous m’envoyâtes déjà à
Thessalonique, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins
”
Bien qu’il ait accepté cette aide, il eut soin de donner aux Thes-
saloniciens l’exemple de l’activité, de sorte que nul n’avait le droit
de l’accuser de cupidité. Il infligea en même temps un démenti à
tous ceux qui considéraient le travail manuel comme avilissant.
Lorsque Paul se rendit à Corinthe pour la première fois, il se
trouva au milieu de gens méfiants, qui doutaient des intentions de
tous les étrangers. Les Grecs qui vivaient sur la côte étaient d’habiles
commerçants ; ils s’adonnaient depuis si longtemps au négoce qu’ils
en étaient arrivés à considérer l’argent avec dévotion ; aussi leur
paraissait-il louable d’acquérir des richesses, honnêtement comme
malhonnêtement. Paul, qui les connaissait, ne voulut pas leur donner
l’occasion de dire qu’il prêchait l’Evangile par intérêt. Il aurait pu
[310]
réclamer à juste titre le secours financier de ses adeptes ; mais il
n’usa pas de ce droit, de peur qu’on ne le soupçonnât injustement
de s’enrichir, et que cela portât préjudice à son œuvre. Or, afin de
donner plus de force à sa prédication, il cherchait à éviter toute cause
de malentendu.
Peu de temps après son arrivée à Corinthe, Paul fit la connais-
sance d’“un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment
arrivé d’Italie avec sa femme Priscille”. Ils avaient “le même métier”
que lui. Bannis de Rome par un édit de l’empereur Claude, décrétant
l’expulsion de tous les Juifs, Aquilas et Priscille avaient dû se réfu-
gier à Corinthe, où ils exerçaient le métier de “faiseurs de tentes”.
Paul se renseigna à leur sujet, et il apprit qu’ils craignaient Dieu
et cherchaient à se soustraire à l’influence pernicieuse des mœurs
païennes : “Il demeura chez eux et y travailla. [...] Il discourait dans
la synagogue chaque sabbat, et il persuadait des Juifs et des Grecs
”
Un peu plus tard, Silas et Timothée vinrent rejoindre Paul à
Corinthe. Ces frères apportaient de la part des églises de Macédoine
des fonds pour subvenir aux besoins de l’œuvre de Dieu. Dans sa
deuxième épître aux Corinthiens, écrite après qu’il eut fondé une
église solide dans cette ville, Paul raconte comment il vivait parmi
eux : “Ai-je commis un péché, disait-il, parce que, m’abaissant moi-
5.
Philippiens 4 :16
6.
Actes 18 :2-4