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Bérée et Athènes
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sommes considérables, dressaient leurs formes imposantes. Les vic-
toires des armées grecques, les actes glorieux des hommes célèbres
étaient immortalisés par des sculptures, des autels, des plaques com-
mémoratives. Athènes était ainsi une immense galerie d’art. Tandis
que Paul considérait la beauté et la splendeur qui l’entouraient, et
qu’il constatait l’idolâtrie à laquelle s’adonnait toute la ville, son
esprit était ému de jalousie pour Dieu qu’il voyait déshonoré partout.
Il se sentait pris de pitié pour les Athéniens qui, tout intellectuels
qu’ils fussent, ignoraient l’essentiel : le vrai Dieu.
L’apôtre ne se laissa pas séduire par le spectacle que lui offrait
ce centre de culture. Sa nature religieuse était si vivement attirée
par les beautés célestes, que l’éclat et la gloire des richesses impé-
rissables lui firent paraître sans valeur la pompe et la splendeur qui
l’entouraient. Tandis qu’il considérait la magnificence d’Athènes, il
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comprenait quel pouvoir séducteur cette ville exerçait sur les ama-
teurs d’art et de science, et il était profondément impressionné par
l’importance de la tâche qui l’attendait. Dans cette grande ville,
où Dieu n’était pas adoré, Paul souffrait d’un pénible sentiment de
solitude. Il soupirait après la sympathie et l’aide de ses compagnons
de travail ; et en ce qui concernait ses relations humaines, il se sentait
dans un profond isolement. Dans son épître aux Thessaloniciens, il
exprime ses sentiments en ces termes : ... “Resté seul à Athènes
Des obstacles apparemment insurmontables se présentaient devant
lui, et il désespérait d’atteindre le cœur du peuple.
Pendant qu’il attendait Silas et Timothée, Paul ne demeurait pas
inactif. “Il s’entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et
les hommes craignant Dieu, et sur la place publique chaque jour
avec ceux qu’il rencontrait.” Mais son but principal à Athènes était
d’annoncer le salut à ceux qui n’avaient pas une claire conception
de Dieu et de son dessein en faveur de l’humanité déchue. L’apôtre
allait bientôt rencontrer le paganisme sous sa forme la plus subtile
et la plus séduisante.
Les hommes influents d’Athènes ne tardèrent pas à apprendre
la présence, dans leur ville, d’un singulier docteur qui enseignait
une doctrine nouvelle et étrange. Quelques-uns d’entre eux cher-
chèrent à le rencontrer et à s’entretenir avec lui. Bientôt, une foule
2.
1 Thessaloniciens 3 :1