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Juifs et Gentils
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poser à Dieu
?” Puis, avec la même ferveur persuasive, il ajouta :
[172]
“Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage, en leur don-
nant le Saint-Esprit comme à nous ; il n’a fait aucune différence
entre nous et eux, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant
donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples
un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ?”
Ce joug n’était pas celui des dix commandements, contrairement
à l’affirmation de ceux qui s’opposent aux obligations de la loi
morale. Pierre faisait allusion ici à la loi cérémonielle qui fut annulée
par la crucifixion du Christ.
Le discours de l’apôtre disposa l’assemblée à écouter avec pa-
tience le récit que Paul et Barnabas firent de leur œuvre parmi les
Gentils. “Toute l’assemblée garda le silence, et l’on écouta Barnabas
et Paul, qui racontèrent tous les miracles et les prodiges que Dieu
avait faits par eux au milieu des païens.”
Jacques aussi rendit son témoignage avec hardiesse ; il déclara
que Dieu désirait répandre sur les Gentils les mêmes bénédictions et
les mêmes privilèges accordés aux Juifs.
Le Saint-Esprit jugea qu’il était bon de ne pas imposer la loi
cérémonielle aux païens convertis, et l’opinion des apôtres à ce sujet
était conforme à la volonté divine. Jacques présidait l’assemblée ;
il la clôtura par ces paroles : “Je suis d’avis qu’on ne crée pas des
difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu.” Et ceci mit
fin à la discussion.
Nous pouvons réfuter avec ce récit la doctrine soutenue par
l’Eglise catholique romaine que Pierre était le chef de l’Eglise.
Ceux qui ont prétendu, comme les papes, être les successeurs de
l’apôtre n’ont aucun fondement scripturaire pour faire valoir ces
revendications. Rien, dans la vie de Pierre, ne prouve qu’il avait reçu
autorité pour être élevé au-dessus de ses frères en tant que vicaire
du Très-Haut. Si ceux qui ont déclaré être les successeurs de Pierre
avaient suivi son exemple, ils se seraient toujours contentés de rester
sur le même pied d’égalité que leurs frères.
[173]
Dans cette circonstance, Jacques semble avoir été choisi pour
annoncer aux fidèles la décision prise par l’assemblée. La loi cérémo-
nielle et en particulier la circoncision ne devaient pas être imposées,
4.
Actes 11 :17