140
Conquérants Pacifiques
voire recommandées aux Gentils. Jacques chercha à frapper l’esprit
de ses frères par le fait qu’un réel changement de vie s’était opéré
chez les païens convertis. Il fallait donc éviter de les troubler par
des questions secondaires, qui pouvaient faire naître chez eux la
perplexité et le doute, les décourageant ainsi de suivre le Christ. Ce-
pendant, ils devaient abandonner les coutumes qui étaient contraires
aux principes chrétiens.
Les apôtres et les anciens acceptèrent d’informer par lettre les
païens de s’abstenir “des viandes sacrifiées aux idoles, du sang,
des animaux étouffés, et de l’impudicité”, et les prièrent instam-
ment d’observer les commandements et de mener une vie sainte. En
outre, on leur affirmait que ceux qui avaient déclaré la circoncision
obligatoire n’y étaient pas autorisés par les apôtres.
Paul et Barnabas leur étaient recommandés comme des hommes
ayant exposé leur vie pour le Seigneur. Jude et Silas furent envoyés
avec ces apôtres pour déclarer verbalement aux Gentils la décision
prise par l’assemblée : “Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de
ne vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire, savoir
de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des
animaux étouffés, et de l’impudicité, choses contre lesquelles vous
vous trouverez bien de vous tenir en garde.”
Les quatre serviteurs de Dieu furent envoyés à Antioche avec
la lettre contenant le message qui devait mettre un terme à toute
controverse, car elle émanait de la plus haute autorité existant sur la
terre.
L’assemblée qui trancha le cas se composait des apôtres et des
docteurs qui s’étaient signalés dans l’établissement des églises chré-
tiennes, tant parmi les Juifs que parmi les Gentils, ainsi que des
délégués choisis dans différentes régions. Il y avait aussi les an-
ciens de Jérusalem, les délégués d’Antioche et les membres les plus
[174]
influents des églises. L’assemblée agissait conformément à l’inspi-
ration divine, et avec la dignité d’une Eglise établie par la volonté
d’en haut. A la suite de leurs délibérations, ils furent convaincus que
Dieu avait lui-même tranché la question en litige, en répandant le
Saint-Esprit sur les Gentils. Ils comprirent alors que tous devaient
suivre les directives de l’Esprit.
Le corps entier des chrétiens ne fut pas appelé à se prononcer
sur cette question. Ce furent les “apôtres et les anciens”, hommes