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Conquérants Pacifiques
aux païens convertis pour mettre ainsi à l’épreuve la sincérité de leur
foi. Ils croyaient empêcher, de cette manière, que soient ajoutés à
l’Eglise des membres qui, embrassant la foi sans la vraie conversion,
discréditent la cause de Dieu par leur immoralité et leurs excès.
Les différents points de la question en litige paraissaient pré-
senter pour l’assemblée d’insurmontables difficultés ; mais le Saint-
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Esprit avait déjà résolu cette affaire, et de sa décision allait dépendre
la prospérité, sinon l’existence même de l’Eglise.
“Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur
dit : Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un
choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent
la parole de l’Evangile et qu’ils crussent.” Et Pierre expliqua que
le Saint-Esprit avait réglé le conflit en descendant avec autant de
puissance sur les Gentils incirconcis que sur les Juifs circoncis. Il
relata sa vision : Dieu lui avait présenté une nappe remplie de toutes
espèces de quadrupèdes, et lui avait donné l’ordre de tuer et de
manger. Mais il avait refusé et affirmé n’avoir jamais mangé ce qui
était souillé ou impur. Une voix lui dit alors : “Ce que Dieu a déclaré
pur, ne le regarde pas comme souillé
”
Pierre donna l’interprétation de ces paroles prononcées presque
immédiatement avant l’ordre qu’il avait reçu d’aller trouver le cen-
tenier et de l’instruire dans la foi en Jésus. Ce message prouvait que
Dieu ne fait acception de personne, mais qu’il reçoit et reconnaît
pour siens tous ceux qui le craignent. L’apôtre raconta son étonne-
ment lorsque, après avoir prêché la Parole divine à ceux qui étaient
réunis dans la maison de Corneille, il assista à l’effusion du Saint-
Esprit sur les auditeurs, tant Juifs que Gentils. La même lumière,
le même rayonnement resplendissait sur le visage des Gentils incir-
concis comme sur celui des Juifs circoncis. Dieu lui avait ainsi fait
comprendre que l’on ne devait pas considérer l’un inférieur à l’autre,
car le sang du Christ peut laver de toute souillure.
Déjà, auparavant, Pierre avait expliqué à ses frères comment
Corneille, ses amis et ses relations s’étaient convertis. Alors qu’il
racontait de quelle manière le Saint-Esprit était descendu sur les Gen-
tils, il déclara : “Or, puisque Dieu leur a accordé le même don qu’à
nous qui avons cru au Seigneur Jésus-Christ, pouvais-je, moi, m’op-
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Actes 10 :15