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La repentance
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sur lui cette contemplation : “Je restai seul, et je vis cette grande
vision ; les forces me manquèrent, mon visage changea de couleur
et fut décomposé, et je perdis toute vigueur.”
Daniel 10 :8
. L’âme
ainsi touchée aura une profonde aversion de son amour du moi et
recherchera, par la justice du Christ, une pureté de cœur conforme à
la loi de Dieu et au caractère de Jésus.
L’apôtre Paul — parlant de sa conduite extérieure — se disait
“irréprochable, à l’égard de la justice de la loi” (
Philippiens 3 :6
) ;
mais quand il discerna la spiritualité de la loi, il se vit pécheur. À
se juger par la lettre de la loi, en l’appliquant seulement aux actes
extérieurs, comme peuvent le faire les hommes, il se trouvait sans
péché. Mais quand il plongea ses regards dans les profondeurs des
saints préceptes et se vit tel que Dieu le voyait, il dut baisser la tête
et confesser sa culpabilité. “Étant autrefois sans loi, dit-il, je vivais ;
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mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je
mourus.”
Romains 7 :9
. Le péché lui apparut alors dans toute son
horreur, et la bonne opinion qu’il avait de lui-même disparut.
Tous les péchés ne sont pas également odieux devant le Sei-
gneur. Il y a pour lui, comme pour les hommes, différents degrés
de culpabilité. Mais quelque insignifiant que puisse paraître tel ou
tel péché à nos propres yeux, il n’est jamais petit aux yeux de Dieu.
Le jugement de l’homme est partial, imparfait, tandis que le Sei-
gneur estime toutes choses à leur juste valeur. L’ivrogne est regardé
avec mépris ; on lui déclare que son péché l’exclura du royaume
des cieux. Mais on est souvent moins sévère envers l’orgueilleux,
l’égoïste et l’envieux. Et pourtant ce sont là des péchés particuliè-
rement odieux au Seigneur. Ils sont contraires à la bonté de son
caractère, à l’amour parfaitement désintéressé qui est l’atmosphère
dans laquelle se meuvent les mondes qui ont conservé leur intégrité.
Celui qui tombe dans quelque faute grossière peut avoir le sentiment
de son humiliation, de sa pauvreté et de son besoin d’un Sauveur.
Mais l’orgueilleux n’éprouve aucun besoin ; il ferme son cœur au
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Christ et se prive des bienfaits infinis qu’il est venu apporter.
Le pauvre publicain qui faisait cette prière : “O Dieu, sois apaisé
envers moi qui suis un pécheur” (
Luc 18 :13
), se considérait comme
bien mauvais, et ceux qui le connaissaient n’avaient guère meilleure
opinion de lui. Mais il avait le sentiment de sa misère, et, sous le
poids de sa culpabilité et de son opprobre, il se présenta devant