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Tempérance
roi et de son royaume : “Mene, mene, tekel, upharsin” furent les
mots qu’elle traça et Daniel en donna l’interprétation suivante : “Tu
as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger. ... Ton royaume
sera divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.” Le récit biblique
nous apprend que “cette nuit même, Belschatsar, roi des Chaldéens,
fut tué, et Darius le Mède s’empara du royaume”.
Belschatsar ne se doutait guère qu’un spectateur invisible obser-
vait ses réjouissances impies. Mais il n’est aucune parole, ni aucun
acte qui ne soit rapporté dans les livres célestes. Les caractères mys-
térieux tracés par la main exsangue montrent que Dieu est témoin
de tout ce que nous faisons et qu’il est déshonoré par ceux qui parti-
cipent aux festins et aux orgies. Nous ne pouvons rien cacher à Dieu.
Nous ne pouvons éviter de lui rendre des comptes. Où que nous
soyons, quoi que nous fassions, nous sommes responsables devant
celui à qui nous appartenons par droit de création et de rédemption.
—
Manuscrit 50, 1893
.
La terrible conséquence de la dissipation d’Hérode
— Hérode
avait réformé de nombreux points dans sa vie dissolue. Mais l’usage
de mets recherchés et de boissons alcoolisées affaiblissait sans cesse
son corps et son esprit, et luttait contre les pressants appels du Saint-
Esprit qui avait touché son cœur et l’avait convaincu de renoncer
à ses péchés. Hérodias connaissait les points faibles de la nature
d’Hérode. Elle savait qu’en temps ordinaire, lorsqu’il possédait toute
sa raison, elle ne pourrait pas obtenir la mort de Jean. ...
Elle dissimula sa haine le mieux qu’elle put et attendit l’anni-
versaire d’Hérode. Ce serait, elle le savait, une occasion d’excès et
d’ivresse. Le penchant d’Hérode pour les mets recherchés et le vin
lui donnerait l’occasion de le prendre au dépourvu. Elle le pous-
serait à céder à son appétit, ce qui éveillerait ainsi ses passions et
affaiblirait la voix de sa conscience. Ses facultés intellectuelles en-
gourdies ne lui permettraient pas de juger sainement ni de prendre
des décisions sensées. Elle fit faire les préparatifs les plus coûteux
en vue d’un festin et de réjouissances magnifiques. Elle connaissait
la conséquence de tels festins sur l’intelligence et la moralité. Elle
savait que la satisfaction de l’appétit et l’abandon au plaisir éveille-
raient les passions les plus viles d’Hérode et qu’il serait incapable
de répondre aux exigences plus nobles de l’effort et du devoir.
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