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Tempérance
de celui — bien plus grand — qui consiste à permettre la vente de
boissons alcoolisées ?
Sans doute les droits sur l’alcool sont une source de revenus
pour le trésor public. Mais que valent ces revenus si on les compare
aux frais énormes occasionnés par les criminels, les aliénés et les
indigents, victimes du trafic des boissons enivrantes ? Un homme,
sous l’influence de l’alcool, commet un crime ; il comparaît devant
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ses juges, ceux-là même qui sont chargés d’appliquer les lois parmi
lesquelles se trouve celle qui autorise la vente des boissons alcooli-
sées. Ils ont devant eux la conséquence d’une telle loi. En autorisant
la vente d’une boisson qui rend un homme dangereux, l’Etat se voit
obligé d’envoyer cet homme en prison ou à l’échafaud, alors que sou-
vent sa femme et ses enfants sont dans le dénuement et deviennent
une charge pour la société.
A ne considérer la question que sous son aspect financier, n’est-
ce pas une folie que d’autoriser un tel commerce ? Quel revenu
pourra jamais compenser la perte de la raison et de l’âme humaine, la
disparition de l’image divine en l’homme et le malheur des enfants
réduits à la pauvreté et à l’avilissement ? Et n’oublions pas que
ces enfants transmettront à leur tour à leur postérité les tendances
dégradantes d’un père ivrogne. —
Rayons de Santé, 196, 197
.
Ce que la prohibition pourrait faire
— L’homme qui s’adonne
à la boisson est dans une situation désespérée. Le cerveau malade,
la volonté chancelante, il n’a pas la force de résister à sa passion.
Impossible de le raisonner, de l’amener à se corriger. Il prendra
peut-être la résolution de ne plus boire ; mais dès qu’il aura franchi
le seuil du café et que ses lèvres auront effleuré le poison maudit,
ses promesses et ses serments se volatiliseront, le dernier vestige de
volonté l’abandonnera. Une simple gorgée de ce breuvage mortel lui
en fera oublier toutes les conséquences. ... En autorisant le commerce
des spiritueux, l’Etat sanctionne la déchéance de l’homme ; il refuse
de mettre un terme à un trafic qui remplit le monde de maux et de
misère.
Cela doit-il continuer ? Pour que les buveurs triomphent de leur
passion, devront-ils toujours lutter, se trouvant sans cesse en butte à
la tentation ? La malédiction de l’intempérance, telle une flétrissure,
reposera-t-elle toujours sur le monde civilisé ? Permettrons-nous
qu’elle continue à détruire chaque année des milliers de foyers