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Eloigner la tentation
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considérés comme un mal nécessaire. —
The Review and Herald, 8
novembre 1881
.
Sous la protection de la loi
— Certains prétendent que les li-
cences auxquelles le commerce des liqueurs est soumis tendent à
diminuer les ravages de l’alcoolisme. Mais elles placent au contraire
ce commerce sous la protection de la loi. L’Etat sanctionne ainsi
son existence et encourage le mal qu’il prétend supprimer. Grâce à
ces licences, des brasseries et des distilleries s’installent partout, et
le marchand de boissons a le droit d’exercer son commerce à notre
porte.
Il est défendu, il est vrai, de servir à boire à un homme en état
d’ébriété. Mais cela n’empêche pas les vendeurs de boissons de
recruter des ivrognes parmi la jeunesse. L’avenir du commerce de
l’alcool exige qu’on éveille en elle le goût des boissons alcoolisées.
On emploie donc tous les moyens possibles pour amener les jeunes
à contracter l’habitude de boire qu’il faudra ensuite satisfaire à tout
prix. Il serait moins dangereux, bien souvent, de donner à boire à un
ivrogne invétéré, dont la ruine est déjà consommée, que de risquer
la perte de notre jeunesse.
L’autorisation officielle de vendre des boissons alcoolisées est
une tentation constante pour ceux qui voudraient s’amender. On a
fondé des institutions pour aider les victimes de l’intempérance à
se relever. C’est une noble entreprise. Mais aussi longtemps que la
loi sanctionnera la vente de l’alcool, ces institutions rendront peu
de services aux buveurs. Ne pouvant y rester toujours, ils doivent
un jour ou l’autre reprendre leur place dans la société. On leur a
appris à dominer leur penchant pour les boissons alcoolisées, mais
celui-ci n’a pas disparu complètement. Lorsqu’ils sont assaillis par
la tentation, qui se présente de tous côtés, ils succombent facilement.
Celui qui possède un animal dangereux et le laisse en liberté est
responsable devant la loi de tous les méfaits qu’il peut commettre.
Chez les Israélites, les lois données par l’Eternel prescrivaient que
si une bête reconnue dangereuse causait la mort d’un homme, le
propriétaire était mis à mort ; c’était le prix de sa négligence et de
sa malveillance. Si l’on suivait le même principe, l’Etat qui donne
des licences aux marchands de boissons alcoolisées devrait être tenu
responsable des résultats de ce trafic. Si le fait de laisser en liberté
un animal dangereux était un crime digne de mort, que faut-il dire