Eloigner la tentation
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heureux ? Lorsqu’un navire échoue en vue de la côte, on ne se
borne pas à le regarder ; on risque sa vie pour sauver les naufragés.
Combien devraient être plus grands les efforts tentés pour arracher
le buveur à son triste sort !
Mais ce n’est pas seulement le buveur et sa famille qui sont en
péril par le commerce des spiritueux, et l’accroissement des charges
fiscales n’est pas le principal danger dont nous soyons menacés.
En ce monde, nous sommes tous solidaires les uns des autres. Le
malheur qui atteint une partie de l’humanité met l’autre en péril.
Beaucoup, par cupidité ou égoïsme, ont refusé de prendre part
à la lutte contre l’alcool, et se sont aperçus, trop tard, hélas ! qu’ils
en étaient eux-mêmes les victimes. Leurs enfants ont sombré dans
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l’ivrognerie, et partout la propriété est menacée, la vie n’est plus en
sécurité, les accidents sur terre et sur mer se multiplient, les maladies
qui couvent dans des taudis infects s’introduisent jusque dans les
demeures opulentes des riches. Les mœurs licencieuses, quittant
les antres du vice, cherchent leurs victimes parmi les enfants des
familles les plus distinguées et les plus cultivées.
Nul n’est à l’abri des périls de l’alcoolisme. Par conséquent, nul
ne devrait, pour assurer sa propre sécurité, s’abstenir de prendre part
à la lutte engagée en vue de détruire ce fléau. —
Rayons de Santé,
197-199
.
Il est impossible que la condition de la société s’améliore aussi
longtemps que ces maux se perpétuent. On ne pourra pas faire un
travail de réforme profitable tant que la loi ne fermera pas les cafés,
non seulement le dimanche mais tous les jours de la semaine. La
fermeture de ces débits de boissons contribuerait à l’ordre public et
au bonheur des foyers. —
The Signs of the Times, 11 février 1886
.
L’honneur de Dieu, la prospérité de la nation, le bien-être de la
société, de la famille et de l’individu exigent que les plus grands
efforts soient tentés pour faire comprendre à tous les méfaits de
l’intempérance. Les ravages de ce fléau se feront bientôt sentir avec
une intensité dont nous n’avons aucune idée. Qui veut s’efforcer
d’arrêter cette œuvre de destruction ? C’est à peine si la lutte a
commencé. Organisons une armée pour arrêter la vente de boissons
empoisonnées qui rendent les hommes fous. Que le danger soit
dénoncé et que l’opinion publique, éclairée, en exige la prohibition.
Donnez à l’ivrogne l’occasion d’échapper à son esclavage. Que la