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Tempérance
Tact et sympathie
— De tous les humains, les réformateurs
doivent être les plus disposés à s’oublier, les plus affables, les plus
courtois. Il faut que la véritable bonté se manifeste dans leur vie par
des actes désintéressés. Le serviteur de Dieu qui manque d’amabi-
lité, qui s’impatiente devant l’ignorance ou la méchanceté des autres,
qui parle et agit sans avoir réfléchi, peut rebuter ceux qui l’entourent
au point de s’aliéner totalement leurs cœurs.
Nos paroles destinées à détourner les hommes de leurs erreurs
doivent être empreintes de beaucoup de douceur, à la manière de la
rosée matinale qui, après une période de sécheresse, tombe sur les
plantes flétries et les ranime.
Le dessein de Dieu est d’atteindre d’abord les cœurs. Parlons de
la vérité avec amour, comptant sur Dieu qui seul peut réformer les
vies. Le Saint-Esprit fera pénétrer jusqu’au fond de l’âme les mots
ainsi prononcés.
Par nature, nous sommes égocentriques et présomptueux. Mais
en nous approchant du Christ, nous participons à sa nature et nous
vivons sa vie. Son exemple admirable, la tendresse incomparable
avec laquelle il partageait les sentiments des autres, pleurant avec
ceux qui pleuraient, se réjouissant avec ceux qui étaient dans la joie,
doit avoir une profonde influence sur tous ceux qui le contemplent.
Par des paroles et des actions aimables, ils s’efforceront, à leur tour,
d’aplanir le chemin de ceux qui sont las et découragés. —
Idem,
330, 331
.
La drachme perdue
— La drachme perdue dont nous parle la
parabole évangélique, bien que tombée dans la poussière et les
balayures de la maison, n’en était pas moins une pièce d’argent,
et sa propriétaire s’en souvint. Ainsi, toute âme, quelque dégradée
qu’elle soit, est précieuse aux yeux du Seigneur. La pièce de monnaie
portait l’effigie du monarque et le nom du gouvernement qui l’avait
émise ; l’homme portait, lui aussi, lorsqu’il fut créé, l’image de Dieu.
Bien que celle-ci ait été oblitérée par le péché, on en voit encore les
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traces. Dieu désire recouvrer chaque âme et faire réapparaître en elle
son image de justice et de sainteté.
Comme nous communions peu avec le Christ dans sa compas-
sion pour les âmes dépravées, coupables, souffrantes, mortes dans
leurs offenses et dans leurs péchés ! La méchanceté de l’homme
envers ses semblables est son plus grand forfait. Il en est beaucoup