Chapiter 31 — Les bons anges et les esprits malins
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se mit-il à exercer sa puissance de la façon la plus provocante sur
les corps et sur les âmes.
La réalité des possessions démoniaques est nettement affirmée
par le Nouveau Testament. Les personnes qui en étaient affligées ne
souffraient pas seulement de maladies dues à des causes naturelles.
Jésus reconnut, dans ces cas, la présence et l’action directe des
mauvais esprits.
Un exemple frappant du nombre, de la force et de la malignité des
mauvais anges, aussi bien que de la puissance et de la miséricorde du
Sauveur, est donné dans le récit de la guérison des deux démoniaques
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de Gadara. Ces malheureux déments, défiant toute intervention, se
tordaient, écumaient et hurlaient, remplissant les airs de leurs cris,
se meurtrissant et mettant en danger la vie de tous ceux qui les
approchaient. Leur corps ensanglanté et contortionné, leur regard
égaré présentaient un spectacle propre à satisfaire le prince des
ténèbres. L’un des démons qui obsédaient ces malheureux avoua :
“Légion est mon nom, car nous sommes plusieurs
” Dans l’armée
romaine, une légion se composant de trois à cinq mille hommes, cet
aveu nous renseigne sur le nombre de démons qui s’étaient logés
dans le corps de ces possédés.
Sur l’ordre de Jésus, les esprits malins lâchèrent leurs victimes ;
celles-ci, recouvrant leurs facultés, s’assirent paisibles et soumises
aux pieds de Jésus. Mais les démons ayant reçu l’autorisation d’en-
traîner au lac un troupeau de pourceaux, les gens de Gadara envisa-
gèrent cette perte comme n’étant pas contrebalancée par le miracle
accompli et prièrent le divin Guérisseur de se retirer de leur contrée.
C’était là exactement ce que Satan désirait. En rendant Jésus res-
ponsable du dommage subi, il exalta leurs craintes égoïstes et les
empêcha de prêter l’oreille à ses paroles. C’est ainsi que Satan ac-
cuse constamment les chrétiens d’être la cause des malheurs et des
calamités dont lui-même et ses agents sont les vrais responsables.
Mais les desseins de Jésus ne furent pas frustrés. Il avait permis
aux démons d’anéantir le troupeau de pourceaux pour censurer les
Juifs qui, par amour du gain, élevaient des animaux impurs. S’il
n’avait pas tenu les démons en échec, ils auraient précipité dans le
lac non seulement les pourceaux, mais aussi leurs gardiens et leurs
1.
Marc 5 :9
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