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La Tragédie des Siècles
Quand, au jour de l’ascension, les disciples avaient jeté un dernier
regard éperdu sur celui qu’ils aimaient, n’avaient-ils pas entendu ces
paroles : “Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder
au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra
de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel
” Ce message
de l’ange n’avait-il pas ranimé l’espérance des disciples et ceux-
ci n’étaient-ils pas “retournés à Jérusalem avec une grande joie”,
“louant et bénissant continuellement Dieu dans le temple
?
La proclamation de la venue de Jésus devrait être aujourd’hui,
comme elle le fut pour les bergers de la plaine de Bethléhem, un
“sujet de grande joie”. Ceux qui aiment réellement le Sauveur ne
peuvent s’empêcher d’acclamer le message divin annonçant le retour
de celui en qui sont concentrées leurs espérances de vie éternelle ; de
celui qui revient, non plus pour être injurié, méprisé et rejeté, comme
la première fois, mais en puissance et en gloire, pour racheter son
peuple. Seuls ceux qui ne l’aiment pas ne désirent pas sa venue.
L’animosité manifestée par les Eglises à l’ouïe du message céleste
était la preuve la plus évidente qu’elles s’étaient éloignées de Dieu.
Ceux qui acceptaient le message du retour du Christ voyaient
la nécessité de s’humilier devant Dieu et de se convertir. Un grand
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nombre d’entre eux, qui avaient longtemps hésité entre le Christ
et le monde, comprenaient que le temps était maintenant venu de
prendre position. “Les choses éternelles devenaient pour eux une
réalité vivante. Le ciel s’était rapproché, et ils se voyaient coupables
devant Dieu
” Les chrétiens sentaient naître en eux une vie spiri-
tuelle nouvelle. Ils avaient conscience de la brièveté du temps et de
la nécessité d’en avertir promptement leurs semblables. L’éternité
semblait s’ouvrir devant eux et leurs préoccupations terrestres s’es-
tompaient. Ce qui se rapportait à leur bonheur ou à leur malheur
éternel éclipsait à leurs yeux les choses temporelles. L’Esprit d’en
haut reposant sur eux donnait une puissance particulière aux appels
qu’ils adressaient à leurs frères et aux pécheurs pour les engager
à se préparer en vue du jour de Dieu. Le témoignage silencieux
de leur vie quotidienne était une censure constante à l’adresse des
chrétiens formalistes. Ces derniers, ne désirant pas être troublés dans
2.
Actes 1 :11
.
3.
Luc 24 :52, 53
.
1. Bliss, ouv. cité, p. 146.