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Prophètes et Rois
elles seront comme des fronteaux entre vos yeux. Vous les ensei-
gnerez à vos enfants, et vous leur en parlerez quand tu seras dans
ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand
tu te lèveras
” Ces commandements étaient clairs. Et cependant,
alors que les siècles s’écoulaient, que les générations se succédaient
et perdaient de vue les richesses accordées pour leur bien spirituel,
les influences désastreuses de l’apostasie menaçaient de renverser
rapidement toutes les barrières dressées par la grâce divine.
Dieu dut alors envoyer à son peuple le plus terrible des châti-
ments. La prédiction d’Elie se réalisait dans toute son horreur. Pen-
dant trois ans, le messager de malheur fut recherché dans toutes les
villes, dans tous les pays. A l’enquête d’Achab, certains rois jurèrent
sur leur honneur que l’étrange prophète n’avait pu être découvert
dans leur royaume. Et cependant les recherches se poursuivaient, car
Jézabel et les prophètes de Baal vouaient à Elie une haine mortelle,
et ils étaient bien décidés à ne s’épargner aucune peine pour le faire
tomber en leur pouvoir. Et la pluie faisait toujours défaut.
“Bien des jours s’écoulèrent”, et la parole de l’Eternel fut adres-
sée à Elie : “Va, lui fut-il dit, présente-toi devant Achab, et je ferai
tomber de la pluie sur la face du sol.” Obéissant à cet ordre, “Elie
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alla, pour se présenter devant Achab”. Au moment où le prophète se
mettait en route pour Samarie, le roi avait proposé à Abdias, chef de
sa maison, de faire rechercher toutes les sources et tous les torrents
pour y trouver de l’herbe, afin de sauver les animaux. Les effets de
la sécheresse se faisaient cruellement sentir, même à la cour royale.
Achab, sérieusement inquiet au sujet de l’avenir de sa maison, décida
de se joindre en personne à son serviteur pour découvrir quelque
endroit favorisé où se trouverait de l’herbe. “Ils se partagèrent le
pays pour le parcourir ; Achab alla seul par un chemin, et Abdias
alla seul par un autre chemin.”
“Comme Abdias était en route, voici, Elie le rencontra. Abdias,
l’ayant reconnu, tomba sur son visage, et dit : Est-ce toi, mon sei-
gneur Elie ?”
Malgré l’apostasie qui l’entourait de toute part, Abdias était tou-
jours resté fidèle au Seigneur. Son maître, le roi, avait été incapable
11.
Deutéronome 11 :18, 19