Elie, le Thischbite
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et fortement épris de leur faux culte, ils ne voulurent pas s’humilier
sous la puissante main de Dieu ; mais ils cherchèrent à attribuer à
une autre cause la raison de leur affliction.
Jézabel refusa catégoriquement de reconnaître dans la séche-
resse un châtiment de Dieu. Dans son entêtement à défier le ciel, elle
entraîna presque toute la nation à rendre responsable Elie des souf-
frances qui l’accablaient. N’avait-il pas désapprouvé leurs formes
de culte ? Si seulement on pouvait arriver à se débarrasser de lui,
disait-elle, la colère des dieux s’apaiserait, et les maux dont souffrait
Israël prendraient fin.
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Poussé par la reine, Achab fit entreprendre les plus actives re-
cherches pour découvrir le lieu où se cachait le prophète. Il envoya
des émissaires de tous côtés, même à l’étranger, afin de trouver
celui qu’il abhorrait et redoutait en même temps. Dans son acharne-
ment à poursuivre l’homme de Dieu, il fit attester par serment à ces
royaumes qu’ils ne savaient rien sur la demeure du prophète. Mais
toutes les recherches d’Achab demeurèrent vaines. Elie était à l’abri
des méchancetés du roi dont les péchés avaient attiré sur le pays le
châtiment d’un Dieu offensé.
Ne réussissant pas à découvrir Elie, Jézabel résolut de se venger
en faisant mettre à mort tous les prophètes du Dieu vivant. Aucun ne
devait être épargné. Ainsi périrent de nombreux serviteurs de l’Eter-
nel. Cependant, quelques-uns échappèrent au massacre. Abdias, chef
de la maison d’Achab, resté fidèle au Seigneur, “prit cent prophètes”,
et, au péril de sa vie, il les “cacha cinquante par cinquante dans une
caverne”, et il les nourrit “de pain et d’eau
.
Deux années s’écoulèrent. Aucun signe de pluie n’étant apparu
dans le ciel implacable, la sécheresse et la famine continuaient à
dévaster le royaume. Pères et mères, incapables de soulager les souf-
frances de leurs enfants, assistaient impuissants à leur agonie. Et
malgré tout, la nation apostate refusait toujours de s’humilier devant
Dieu, et ne cessait de murmurer contre le prophète dont les paroles
avaient amené une calamité semblable. Les gens se montraient inca-
pables de discerner dans leur détresse et leur souffrance un appel à
la repentance, une intervention divine pour les empêcher de franchir
la limite qui les priverait du pardon divin.
2.
1 Rois 18 :4